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La plus vivante des encyclopédies universelles


F


FAGEL André. Actif : 1902

André Fagel figure avec Henri Coupin ou Henri Lavdean parmi les collaborateurs de L’Illustration qui ont tenu la chronique du "Courrier de Paris", sur laquelle s’ouvrait chaque numéro, durant plusieurs décennies. Parfois anonyme, le "Courrier de Paris" pouvait aussi être signé d’un pseudonyme, comme Perdican, Rastignac, Le Semainier ou Jean-Paul.

FALAIZE Jean Actif : 1943

Collaborateur occasionnel de L’Illustration, il signe avec Henri Girod-Eymery un article intitulé "Deux centenaires du rail, Paris-Orléans et Paris-Rouen". (8 mai 1943). Avec le même co-auteur, il publie en 1948 "A travers les chemins de fer, de l'origine à nos jours".

Dates de naissance et de décès non connues.

FALLOIS Eugène de. Actif : 1892

Eugène de Fallois collabore occasionnellement à L’Illustration. En 1892, il publie "Femmes du sud", article accompagné de sept dessins. Il est l’auteur de quelques ouvrages : Ici bas (1886) et Famille et patrie (1899).

Dates de naissance et de décès non connues.

FAUGERAS Jacques. Actif : 1942

Collaborateur occasionnel de L’Illustration, Jacques Faugeras est un spécialiste de l’aéronautique. Il publie "Où en est l’aviation française ?" en 1942 : « Telle est la question que rend particulièrement actuelle l’arrivée au secrétariat d’Etat à l’aviation d’un chef prestigieux tel que le général de division aérienne Jean-François Jannekeyn ». (4 juillet 1942).
Il revient sur la question, le 11 juillet, avec un article sur "Le Latécoère 631", illustré de sept aquarelles couleur de Géo Ham : « Après la résurrection de l’industrie aéronautique française que marqua en mars dernier l’envol de l’hydravion postal Potez-161, comment ne pas saluer son incroyable épanouissement au moment où se terminent les derniers travaux de l’hydravion transatlantique Latécoère-631 ? ».

Il est l’auteur de GAO 543 (1939-1940), un livre publié en 1941, avec une préface du général de la Porte du Theil, créateur des Chantiers de jeunesse.

Dates de naissance et de décès non connues.

FAURE Jacques. Actif : 1942

Collaborateur occasionnel de L’Illustration, Jacques Faure signe un article sur "Les dessins animés français" (18 avril 1942), accompagné de huit illustration en couleur. Le 23 mai, il se penche à nouveau sur la question en rendant hommage à Emile Raynaud (1844-1918) à qui « revient la gloire d’avoir, le premier, projeté sur un écran, dans un théâtre, des comédies animées et, pour employer le qualificatif moderne sonorisées ». Dans le numéro du 7 novembre, il évoque "Les coulisses de l’écran : hommage à Bizet", une biographie filmée mise en scène par le cinéaste Louis Cuny.

Dates de naissance et de décès non connues.

FERRERRO Guglielmo (21/07/1871-03/08/1942) Actif : 1922-1934

Guglielmo Ferrero, est né à Portici, près de Naples. Élève, gendre et continuateur de Cesare Lombroso, un sociologue et historien italien qu’il rencontre pour la première fois en 1889, il est à la fois journaliste, essayiste politique et historien lui même. Après des études de droit à Pise, Bologne et Turin, il épouse Gina Lombroso.

C’est avec son beau-père qu’il rédige Criminal Woman, the Prostitute and the Normal Woman (La femme criminelle, la prostituée et la femme normale). Dans les années 1891-1894, il parcourt une grande partie de l’Europe, fréquente les bibliothèques à Londres, à Paris et Berlin, afin de mener à bien son projet d’écrire une histoire de la justice. En 1897, il publie La jeune Europe. Pacifiste convaincu, il donne de nombreuses conférences en Italie dont il réunit les textes dans un essai intitulé Le Militarisme et la société moderne. Traduit en français par Nino Samaja, il est édité par Stock, en 1899, dans la collection Bibliothèque de sociologie.

Ferrero est proche du mouvement socialiste italien et dans la presse, il engage des polémiques avec les grands écrivains nationalistes. On lui doit une volumineuse étude sur l'histoire romaine (Grandeur et décadence de Rome, publié en six volumes, entre 1903 et 1908 et aussitôt traduit dans la plupart des pays d’Europe). Il écrit sur la civilisation antique et sur la Révolution française. En 1908, à l’invitation du président Théodore Roosevelt, qui avait apprécié Grandeur et décadence de Rome, il se rend aux Etats-Unis pour y donner une série de conférences. Elles alimentent un nouvel ouvrage, publié l’année suivante : Personnages et événements de l’histoire romaine. A la veille de la grande guerre, il donne la priorité aux essais politiques, tout en s’intéressant aussi au genre romanesque. On lui doit Entre deux mondes (1913), Discours pour les sourds (1925) et Les deux vérités (1933-1939).

Entre 1926 et 1930, il publie quatre romans historiques qui évoquent les vicissitudes d'une famille italienne à la fin du XIXe siècle). Opposant déclaré au fascisme, en tant qu’intellectuel libéral, il refuse dans un premier temps de quitter son pays natal, ce qui lui vaut d’être arrêté et emprisonné. Finalement, grâce à l’intervention de membres éminents de la Société des Nations et du roi de Belgique, Albert Ier, il est libéré et peut gagner la Suisse. A Genève, on lui propose la chaire d'histoire à l'Université (Graduate Institute of International Studies) et, dès lors, il écrit tous ses livres en français. Dans cette période de sa vie, il rédige une dizaine de titres.

Au début des années 1930, alors que la crise s’abat sur l’Europe, il est sollicité par divers journaux et magazines. Il poursuit sa collaboration avec L’Illustration, qui remonte à 1922. En préambule au tout premier article de sa chronique "Entre le passé et l’avenir", on peut lire dans L’Illustration du 18 mars 1922 : « L’Illustration vient d’obtenir la collaboration mensuelle d’un grand historien, qui est une des plus hautes intelligences, un des plus puissants remueurs d’idées de notre époque, M. Guglielmo Ferrero, auteur de Grandeur et décadence de Rome. Italien, il exprime directement sa pensée en français, le français le plus pur et le plus éloquent, comme nos lecteurs en jugeront par le premier article que nous faisons paraître aujourd’hui ». Intitulé "L’éternelle question", il s’ouvre sur une interrogation « Vivons-nous dans l’ordre ou dans le désordre ? ». Sa collaboration dure jusqu’en 1934.

Sa signature figure aussi dans les colonnes de journaux américains. Il y donne des analyses sur l’Europe face à la grande crise des valeurs, en essayant de retrouver ce qu’il appelait "the geniuses of the city," qui gouvernaient la vie collective et avaient été, selon lui, oubliés par l’humanité. Ses derniers travaux portent sur la révolution française, Napoléon et la Restauration. Selon Ferrero, la Révolution est bien une tentative de créer un ordre libéral mais elle s’achève par l’établissement de la première dictature moderne de l’histoire.

Les dernières années de sa vie sont endeuillées par la disparition de son fils, Léo Ferrero, tué dans un accident de la route au Mexique, alors qu’il accomplissait un grand voyage d’observation autour du monde. Après avoir publié Aventure (1936), La reconstruction de l’Europe (1940) et Les Deux révolutions françaises, Guglielmo Ferrero meurt à Mont-Pélerin-sur-Vevay, en Suisse. L’Illustration évoque brièvement sa mémoire dans son numéro du 22 août : « On a appris récemment la mort à Genève (…) de Guglielmo Ferrero, (…) grand historien européen (…) un des plus puissant remueurs d’idées de notre époque (…). Depuis plusieurs années, il appréhendait le cataclysme qui allait secouer le globe et il jeta, çà et là, de vains cris d’alarme ».

FILON Augustin Actif : 1891-1896

Augustin Filon écrit dans les colonnes du Figaro illustré ainsi que pour L'Illustration dans les années 1890. Pour les lecteurs de L’Illustration, parmi d’autres articles, il traite de "La littérature d’hier la littérature de demain" (11 avril 1891), du "Suffrage des femmes en Angleterre" (21 novembre 1891).
Il est l’auteur de Renégat (1894), Le prince impérial : souvenirs et documents (1856-1879) (1912) et de Vacances d’artistes (1917).

Dates de naissance et de décès non connues.

FLAMMARION Camille (26/02/1842-1925) Chroniqueur scientifique. Actif : 1868-1924

Camille Flammarion, né à Montigny-le-Roi (Haute-Marne) effectue une des plus longues carrières de chroniqueur à L’Illustration : recruté en 1868 par Auguste Marc, il rédige ses derniers articles scientifiques en 1924, sous la direction de René Baschet.
Après des études secondaires, le passionné d’astronomie et de cosmographie qu’il est il fait son entrée à l’observatoire de Paris, en juin 1858, comme élève astronome et calculateur auxiliaire. L’établissement est dirigé par Leverrier, découvreur de la planète Neptune. Dans ses mémoires, il écrit : « Apprendre, apprendre sans cesse a toujours été la passion dominante de mon esprit. A quatre ans, je savais lire. A quatre ans et demi, je savais écrire. A cinq ans, j’apprenais la grammaire et l’arithmétique. L’une des premières questions qui m’ont intrigué était de savoir sur quoi la terre repose et, si elle ne repose sur rien, pourquoi elle ne tombe pas ».

A vingt ans, il publie son tout premier livre, La pluralité des mondes habités, qui connaît un succès immédiat. Il devient, selon Charles Nordmann, « un prodigieux animateur, un créateur d’enthousiasme, un générateur de vocations ». Camille Flammarion est un auteur à la production particulièrement abondante : une soixantaine d’ouvrages scientifiques de bonne vulgarisation qui seront régulièrement réédités, des années après sa mort : « Camille Flammarion, vulgarisateur de génie, prêtre d’une science qu’il sert comme une religion, a créé comme une philosophie, comme une mystique, comme une théologie des astres, écrit Albéric Cahuet dans L’Illustration du 17 juin 1922. Il a su montrer dans l’astronomie autre chose que l’étude aride des mouvements célestes et des lois de la gravitation ».

Astronomie populaire est suivi de Les terres du ciel, d’Uranie, de Lumen, de Rêves étoilés, et de bien d’autres titres. Un admirateur lui lègue en 1883 son château de Juvisy, à quelques encablures de Paris, dont il fait après transformation un observatoire. C’est là qu’il mène la plus grande partie de ses recherches et observations, sur les étoiles doubles, la planète Mars ou sur la météorologie et les climats. Quatre ans plus tard, il fonde la société astronomique de France où viennent s’agréger amateurs d’astronomie et professionnels patentés. On y trouve les Poincaré, Painlevé, Appel, Deslandres ou Lallemand qui ont compris « la haute et noble importance d’un contact plus intime du grand public avec les choses du ciel ».

Le 2 mai 1868, il donne sa toute première chronique à L’Illustration. Le point de départ d’une très longue collaboration achevée seulement 56 ans plus tard, avec la publication de son ultime article, le 1er novembre 1924. Après sa disparition, son épouse reprend pour quelques années le flambeau. Ce travail d’explication et de vulgarisation par le livre et les articles à destination de tous les publics lui vaut quelques inimitiés, voire des « animosités féroces », celles de « quelques puristes, heureusement de plus en plus rares et qui, avec de grandes indignations, feignent de penser que c’est se déshonorer presque, en tout cas attenter à la dignité de la déesse que de vulgariser, de divulguer la science », écrit Charles Nordmann (L’Illustration, 15 juin 1925).

Mort à 83 ans, dans son observatoire de Juvisy, il demande à être inhumé sous le gazon du parc. Ce fut chose faite le 6 juin 1925. Dans texte d’hommage, Charles Nordmann poursuit : « Il fut le romantique de la science et comme on comprend que Victor Hugo, lui ait écrit, lors de la publication de "La pluralité des mondes" : « Je me sens en étroite affinité avec des esprits comme le votre ». Et de conclure : « Il a bien aimé la science, et il l’a bien servie, car il a su la faire aimer ». Son épouse, Gabrielle Camille-Flammarion (voir ce nom), de 35 ans sa cadette, a poursuivi son œuvre, y compris dans L’Illustration.

FOREST Louis (04/03/1872-30/07/1933) Actif : 1901-1902

Louis Forest est collaborateur à L’Illustration au début des années 1900. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages : Les Défenseurs de la justice : Affaire Dreyfus, cent cinquante portraits (1897), La Naturalisation des juifs algériens et l'insurrection de 1871, étude historique (1899) et On vole des enfants à Paris (1909).

FRANK Edmond (1846-1911) Actif : 1890-1910

Journaliste et écrivain, Edmond Frank est né à Rouen en 1846. Sa mère, Elisa Frank est l’auteure de nombreux écrits pour la jeunesse. C’est ce qui explique sans doute que, une fois ses études achevées au lycée de Rouen, il opte pour l’écriture. D’abord secrétaire du journaliste et vulgarisateur Henri de Parville, son compatriote, il rejoint l’armée française lors de la guerre de 1870 : « Il s’enrôla et ce timide, ce doux, ce pacifique s’improvisa héros », écrit L’Illustration (29 juillet 1911). Cet épisode de sa vie lui vaut la médaille militaire. La paix revenue, il reprend sa carrière journalistique à peine ébauchée et collabore à différents journaux. Au Bien public, à partir de 1871, il est courriériste parlementaire. L’indépendance de l’est, Le Patriote de l’ouest ou Le Petit parisien le comptent aussi parmi leurs collaborateurs, tout comme La Petite république française, une publication proche de Gambetta.

Entre 1888 et 1895, il est chroniqueur parlementaire au Journal des débats, « dans une période troublée où son sang froid, son tact, sa droiture d’esprit, avaient eu maintes occasions de se signaler ». Le Palais Bourbon étant devenu pour lui un domaine familier, L’Illustration que dirige alors Lucien Marc, fait appel à lui dans les années 1890. En pleine affaire de Panama, il donne une série d’articles sur la vie politique et sur ses principaux chefs de file : « La tenue de ces vivantes études, le succès qu’elles obtinrent l’imposèrent en quelque sorte dans cette maison », lit-on dans L’Illustration. En 1893, sur cette même affaire, il publie une suite d’articles, dans lesquels il décrit avec beaucoup de partialité, voire de mépris pour certains, les parlementaires, chaque notice étant accompagnée de croquis parlementaires (4,11,18,25 mars,1er et 8 avril, 20 et 27 mai, 3 et 24 juin).

Après un court passage, en tant que rédacteur en chef, à La république française de Jules Méline, il s’installe définitivement rue Saint-Georges en 1896. En quinze ans de collaboration, il rédige de nombreuses études, chroniques et nouvelles. Ces dernières font l’objet d’une édition sous le titre "Le crime de Clodomir Busiquet".
On lui doit aussi des romans, dont La maison fermée et Séquestrée. Dans un genre plus sérieux, il est l’auteur de L’Histoire de l’assemblée nationale de 1871. Membre de la Société des gens de lettres depuis 1880, et, après avoir été élu par ses pairs à leur Comité en 1887, il en devient vice-président en 1910.
En 1892, son activité journalistique est récompensée par la Légion d’honneur. En saluant sa mémoire, peu après son décès survenu en juillet 1911, L’Illustration qui parle d’un « excellent journaliste et d’un écrivain délicat » écrit : « Les audaces, la fougue de la génération qui venait après la sienne, l’insouciance des jeunes pour certaines coquetteries de forme, leur fébrilité au travail, la furia de leurs improvisations, ces façons nouvelles ne furent pas sans l’inquiéter, le troubler un peu. Elles ne le firent point dévier de la bonne voie : jusqu’au bout, Edmond Frank demeura excellemment le journaliste – homme de lettres ».

Jean Paul Perrin