DAGNAN-BOUVERET Pascal Adolphe Jean (07/01/1852-1929) Actif : 1883 puis 1914-1918
Issu d’une famille de tailleur, Pascal Dagnan-Bouveret est né à Paris. C’est son grand-père, Gabriel Bouveret, qui l’a élevé à Melun. Après avoir été l’élève d’Alexandre Cabanel, il entre aux Beaux-Arts où il a pour maître Jean-Léon Gérôme. C’est à cette époque qu’il se lie d’amitié avec Jules-Bastien Lepage, dans l’ombre duquel il restera jusqu’au début des années 1880, et avec Gustave Courtois. Il rate de peu le prix de Rome en 1876, en décrochant le second prix de l’école des Beaux-Arts. C’est alors qu’il s’établit en Franche-Comté où il peint une série de tableaux, reflets de la vie quotidienne. En même temps, il donne ses premières compositions à L’Illustration dès 1883. A partir de 1879, il expose au Salon et le public commence à le découvrir. Cette année-là, il présente un tableau, La noce chez le photographe : « Cette œuvre, écrit Jacques Baschet (L’Illustration, 13 juillet 1929), appartenait au genre anecdotique, si en honneur, à cette époque. Mais il y avait quelque chose de plus, une juste et malicieuse observation, une recherche de vérité toute simple et bien humaine, et surtout d’excellents morceaux peints dans une atmosphère très claire, toutes nouveautés qui rompaient avec le classicisme de Gérôme. Celui-ci se fâcha et admonesta sévèrement son élève. Dagnan lui même fut déconcerté par l’étendue et la nature de son succès. L’année suivante, il donnait une œuvre plus contenue qui répondait mieux à son tempérament de Franc-Comtois : L’Accident ». Et le critique d’ajouter : « Dès lors, et pendant une douzaine d’années, ce fut une belle série d’œuvres telles que La bénédiction, Le pain bénit ».
Comme tant d’autres peintres ayant collaboré à L’Illustration, la Bretagne l’inspire et son Pardon en Bretagne lui vaudra de décrocher la médaille d’honneur de l’Exposition universelle de 1889. La toile est aujourd’hui exposée au Metropolitan Museum of arts, à New York. A la fin du XIXe siècle, il bifurque vers des sujets religieux (La Vierge à l’enfant, Le Christ et les disciples d’Emmaüs en 1896 ou encore Le pain bénit), avant de s’intéresser aux portraits. Après avoir reçu le grand prix de l’exposition universelle de 1900 pour l’ensemble de son œuvre, il sera élu membre de l’Académie des Beaux-Arts en octobre 1900. Pendant la Première Guerre mondiale, « il délaisse les élégances du faubourg Saint-Germain pour les gueules cassées » (Les peintres de la Grande guerre, 2004). Dans L’Illustration du 25 décembre 1915, on le retrouve ainsi « Au chevet des héros ».
Pascal Dagnan-Bouveret est mort à Quincey en juillet 1929. Plusieurs de ses toiles sont aujourd’hui conservées dans de grands musées français (Orsay, Lyon, Chambéry) ou étrangers (New York, Pittsburgh, Munich Moscou).
Comme tant d’autres peintres ayant collaboré à L’Illustration, la Bretagne l’inspire et son Pardon en Bretagne lui vaudra de décrocher la médaille d’honneur de l’Exposition universelle de 1889. La toile est aujourd’hui exposée au Metropolitan Museum of arts, à New York. A la fin du XIXe siècle, il bifurque vers des sujets religieux (La Vierge à l’enfant, Le Christ et les disciples d’Emmaüs en 1896 ou encore Le pain bénit), avant de s’intéresser aux portraits. Après avoir reçu le grand prix de l’exposition universelle de 1900 pour l’ensemble de son œuvre, il sera élu membre de l’Académie des Beaux-Arts en octobre 1900. Pendant la Première Guerre mondiale, « il délaisse les élégances du faubourg Saint-Germain pour les gueules cassées » (Les peintres de la Grande guerre, 2004). Dans L’Illustration du 25 décembre 1915, on le retrouve ainsi « Au chevet des héros ».
Pascal Dagnan-Bouveret est mort à Quincey en juillet 1929. Plusieurs de ses toiles sont aujourd’hui conservées dans de grands musées français (Orsay, Lyon, Chambéry) ou étrangers (New York, Pittsburgh, Munich Moscou).
DAUDIN Charles. Actif : 1889-1900
A la fois dessinateur et photographe, il a été l’élève de Cabanel et de Cormon. Il est devenu sociétaire des Artistes français en 1890. Sa collaboration à L’Illustration a été courte et semble s’être limitée à l’année 1889. On lui doit des dessins et des aquarelles publiés lors de l’exposition universelle de 1889. On peut citer, pour ces dernières insérées en double page "La fontaine lumineuse" (24 mai), "Le palais des beaux arts" (27 juillet).
DELAROCHE Paul (15/08/1886-07/09/1914) Actif : 1912
Paul Delaroche, né à Aubigné, dans la Sarthe, a été élève de l’Ecole Estienne puis des Beaux Arts, à Paris, sous la houlette de Cormon. Doté d’une solide formation de lithographe et de graveur, il se révèle aussi un bon dessinateur. Pour le supplément théâtral de L’Illustration, il illustre Le petit café de Tristan Bernard, publié en 1912. On lui doit par ailleurs des affiches et de nombreux dessins pour Les Annales, Comoedia, Lecture pour tous ou Le Monde illustré. Paul Delaroche disparaît lors des premiers combats, près de Champfleury, en Seine-et-Marne.
DELARUE-NOUVELLIERE Pierre (10/01/1889-1973) Actif : après 1946
Pierre Delarue-Nouvellière naît à Montmorency. Il allie des talents de dessinateur, d’aquafortiste et de photographe. Après avoir rejoint la capitale, au début des années 1920, il participe régulièrement au Salon des humoristes, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Dans plusieurs ouvrages, il mêle ses talents de photographe et de dessinateur (Un bon photographe, c’est vous ! et Divertissements photographiques publiés en 1942). A l’illustration de nombreux ouvrages, il ajoute la réalisation d’affiches, en particulier pour la société Dunlop. Une quinzaine de ses dessins humoristiques figureront dans la plaquette rétrospective du cinquantenaire de la firme couvrant la période 1888-1938. Outre la Revue Dunlop, publication mensuelle interne du fabricant de pneus, il collabore aux Annales, au Monde Illustré et à France Illustration.
DELUERMOZ Henri (09/12/1876-03/11/1943) Actif : 1943
Henri Deluermoz, né à Paris, est un peintre et dessinateur formé par Gustave Moreau. Il a présenté ses œuvres dans de nombreuses expositions et salons de peinture, notamment au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts, dès 1909. Son thème de prédilection était la peinture animalière. Il a illustré différents ouvrages comme Le livre de la jungle (édition de 1922), Le livre des bêtes qu’on appelle sauvages (1933), Les bestiaires (1932) ou les Histoires naturelles de Jules Renard (1929), avec une centaine de lithographies. Dans L’Illustration du 14 août 1943, Jacques Baschet consacre un article à « Un peintre des bêtes », rehaussé de 7 peintures de Henri Deluermoz, dans lequel il écrit : « Il est indiscutable que tout se stylise sous son pinceau. La forme se simplifie. L’art se hausse à l’essentiel. Et cependant l’animal, dans cette sorte d’anoblissement de sa nature ne perd rien de sa vérité première. C’est qu’aucun trait ne s’écarte de l’observation. M. Deluermoz n’a cessé de fréquenter les bêtes ».
Henri Deluermoz disparaît trois mois seulement après la parution de cet article.
Henri Deluermoz disparaît trois mois seulement après la parution de cet article.
DEWAMBEZ André Victor Edouard (1867-1943) Actif : 1904-1922
Dewambez dans son atelier, dans les années 1930.
Peintre et dessinateur de formation, André Dewambez est né à Paris. Formé à l’école de Benjamin Constant, de Gabriel Guay et Jules Lefèbvre, il obtient dès 1890 le prix de Rome et le Salon des artistes français lui ouvre ses portes. Il collabore à L’Illustration entre 1904 et 1922. Après des illustrations pour le numéro de Noël 1901, ses toutes premières œuvres sont publiées les 4 mai et 11 juin 1904. Il s’agit de deux grandes pages sur la guerre russo-japonaise. On lui doit aussi de nombreuses autres grandes compositions, telles que « Le cœur de Paris pendant la mobilisation ». Publiées dans le numéro du 15 août 1914, elles participent comme les dessins de Scott ou de Sabattier, à l’exaltation du sentiment patriotique. Dans Les peintres de L’Illustration, on note à propos de sa production des années 1914-1918, que « le minutieux et caustique Devambez (sera) attiré par le faste oriental de l’armée des Indes ». On retrouve aussi sa signature dans le Figaro Illustré et dans Le Rire.
Dès les années 1920, Jacques Baschet écrivait : « Un tout petit peuple, innombrable, agissant, pittoresque, sort de son pinceau. Il est le maître d’une humanité bien à lui, douée d’une vie intense, assez expressive, malgré sa taille rapetissée de pygmée pour amplifier nos travers, nos ridicules et nos misères ». Le même ajoutait quelques mois après la disparition du peintre que « notre époque n’a pas toujours compris suffisamment ce qu’il y avait de savoir, de tempérament dans cet art qui semblait fait pour amuser. Trop de pontifes de la critique affectaient de négliger ces compositions si solides pour vanter les pauvretés de toiles insolentes et sans idée. Devambez a souffert de cette désaffection pour le sujet. Il en était resté à peu près le seul défenseur. Jusqu’au bout, il lui est resté fidèle(…). On le regardera comme un des artistes les plus originaux de notre temps ».Devambez a aussi enseigné aux Beaux-Arts et il a été élu à l’Institut en 1930.
Dès les années 1920, Jacques Baschet écrivait : « Un tout petit peuple, innombrable, agissant, pittoresque, sort de son pinceau. Il est le maître d’une humanité bien à lui, douée d’une vie intense, assez expressive, malgré sa taille rapetissée de pygmée pour amplifier nos travers, nos ridicules et nos misères ». Le même ajoutait quelques mois après la disparition du peintre que « notre époque n’a pas toujours compris suffisamment ce qu’il y avait de savoir, de tempérament dans cet art qui semblait fait pour amuser. Trop de pontifes de la critique affectaient de négliger ces compositions si solides pour vanter les pauvretés de toiles insolentes et sans idée. Devambez a souffert de cette désaffection pour le sujet. Il en était resté à peu près le seul défenseur. Jusqu’au bout, il lui est resté fidèle(…). On le regardera comme un des artistes les plus originaux de notre temps ».Devambez a aussi enseigné aux Beaux-Arts et il a été élu à l’Institut en 1930.
DOCHY H. Graveur sur bois Actif : 1885 – 1900
Les funérailles de Victor Hugo, gravure de Dochy et Le Révérend, d'après un dessin de Bayard, 1885
Dochy est un graveur sur bois qui a été formé par Barbant. Il a été sociétaire des artistes français en 1886 et il a reçu la médaille d’argent lors d’exposition universelle de 1900. Recruté par L’Illustration, il a souvent travaillé en équipe avec un autre graveur maison, Le Rivérend, entre 1885 et 1900.
DOMERGUE Jean-Gabriel (04/03/1889-16/11/1962)
Jean-Gabriel Domergue est un peintre et dessinateur, né à Bordeaux dans une famille d’origine gasconne. Son père était journaliste et critique d’art. Après des études au lycée de Bordeaux et au collège Rollin, il entre à l’Ecole nationale supérieure des Beaux arts. A ses débuts, il est épaulé par les peintres François Flameng et Robert-Fleury. Très tôt, il s’oriente vers les paysages et surtout vers les nus féminins, avec une pose qui va devenir sa marque de fabrique. Dès 1905, il participe aux salons des artistes français et de la Société nationale des Beaux-Arts. Les jurys semblent avoir été séduits par son style puisqu’il décroche le prix de Rome en 1913 et la médaille d’or du Salon de 1920. Pendant la Première Guerre mondiale, il met son talent au service de la propagande anti-allemande. Dans l’entre deux guerres, il reste un habitué des salons de peinture. On lui doit aussi des décors de théâtre et la création de costumes de scènes. Dans la presse, il donne des œuvres à une dizaine de publications, parmi lesquelles La Gazette du bon ton, Femina, Je sais tout, Plaisir de France et L’Illustration (Noël 1912). Dans le numéro du 8 décembre 1934, Jean Gabriel Domergue rend également hommage à « Sem et son œuvre ».
Elu à l’Institut (académie des Beaux arts), Jean Gabriel Domergue a été conservateur du musée Jacquemart-André.
Elu à l’Institut (académie des Beaux arts), Jean Gabriel Domergue a été conservateur du musée Jacquemart-André.
DORVILLE Noël (né en 1870) Actif : vers 1920
Le peintre et dessinateur Noël Dorville est originaire de Mercurey (Saône-et-Loire) où il est né en mai 1870. Il a été formé par le peintre Cormon et dès 1903, il a accroché ses œuvres au Salon des Artistes français. A l’aube du XXe siècle, il collabore à plusieurs revues satiriques comme L’Assiette au beurre, la Caricature, Le Rire ou Le Clou, le journal humoristique qu’il a lui-même fondé en 1900. Il a aussi excellé dans le dessin politique, croquant les grands ténors des années 1900-1920. Aristide Briand, Clémenceau ou la maréchal Lyautey font partie de cette galerie de portraits. On lui doit aussi des albums de croquis judiciaires, avec le procès Humbert en 1903 ou l’affaire Bolo en 1918. Collaborateur occasionnel de L’Illustration, sa signature apparaît au début des années 1920.
DRANER (RENARD Jules, dit) (12/11/1833-1926) Actif : 1882-1890
Dessinateur et caricaturiste d’origine belge, né à Liège, Jules Renard, dit Draner, était le fils d’un imprimeur libraire. Employé comme secrétaire à la société des Zincs de Vieille-Montagne, à Liège, il commence par fournir des dessins et caricatures à divers journaux locaux, parmi lesquels le journal Uylenspiegel. En 1861, son employeur le mute à Paris ou les Zincs de Vieille-Montagne possèdent une succursale. Il donne alors des dessins au Charivari, à L’Eclipse, à Paris Comique ou au Journal pour rire. Il se fait une spécialité de la caricature militaire, oscillant entre légèreté et ironie, mais sans pour autant verser dans l’antimilitarisme. Il réalise entre 1861 et 1864 une suite de 136 lithographies coloriées qui ont pour thème les types militaires de toutes les nations. On lui doit aussi les dessins d’un grand nombre de costumes pour les théâtres parisiens, en particulier pour les œuvres de Jacques Offenbach, dont le public du Second empire raffole. En 1879, il prend la succession de Cham au Charivari pour traiter de l’anecdote parisienne. Il fait son entrée à L’Illustration en 1882, recruté par Auguste Marc, en même temps qu’Albert Robida. Ses dessins apparaissent pour la première fois dans les colonnes de l’hebdomadaire en 1883.
A un rythme mensuel, il publie une douzaine de dessins sur une pleine page pour la Revue comique du mois. Il peut aussi bien croquer l’air du temps que la vie politique ou les embarras de la circulation. On lui confie ensuite définitivement la Revue comique du mois, parfois devenue la Semaine comique. Il quitte L’Illustration en 1890, cédant la place à Henriot. Draner a aussi collaboré au Monde Illustré, l’un des grands concurrents de L’Illustration. A sa mort, en 1926, à Paris, il a légué un important fonds de dessins à l’université de Liège. Il existe aussi un Fonds Draner, à la Bibliothèque nationale de France, constitué de ses dessins de costumes comiques réalisés pour le théâtre. Son ouvrage, Types militaires : galerie militaire de toutes les nations (publié entre 1862 et 1871) a été réédité en 2007 (éd. C. Hérissey – Janzé – Ille-et-Vilaine).
A un rythme mensuel, il publie une douzaine de dessins sur une pleine page pour la Revue comique du mois. Il peut aussi bien croquer l’air du temps que la vie politique ou les embarras de la circulation. On lui confie ensuite définitivement la Revue comique du mois, parfois devenue la Semaine comique. Il quitte L’Illustration en 1890, cédant la place à Henriot. Draner a aussi collaboré au Monde Illustré, l’un des grands concurrents de L’Illustration. A sa mort, en 1926, à Paris, il a légué un important fonds de dessins à l’université de Liège. Il existe aussi un Fonds Draner, à la Bibliothèque nationale de France, constitué de ses dessins de costumes comiques réalisés pour le théâtre. Son ouvrage, Types militaires : galerie militaire de toutes les nations (publié entre 1862 et 1871) a été réédité en 2007 (éd. C. Hérissey – Janzé – Ille-et-Vilaine).
DRIAN Adrien (03/10/1885-05/08/1961) Actif : 1932
Adrien Drian est le pseudonyme d’Adrien Désiré Etienne, né à Bulgnéville. Après avoir quitté sa Lorraine natale, il rejoint la capitale en 1900, adoptant le pseudonyme de Drian. Il gagne alors sa vie en se partageant entre dessins de modes, portraits ou décoration. Il travaille essentiellement sur commande et fréquente la bonne société parisienne qui lui sert de commanditaire. Soucieux d’améliorer son art, il fait partie des élèves de l’Académie Jullian. Tout en illustrant des œuvres de Paul Géraldy, de Beaumarchais ou de Henri de Régnier, il donne des illustrations à des revues prestigieuses comme Comoedia illustrée ou Fémina. Il a également travaillé en 1910 pour la revue américaine Harper’s Bazar. L’Illustration a fait appel à lui en 1932 pour illustrer un article de Robert de la Sizeranne, Isotta de Rimini. En 1934, il figure aussi dans les tout premiers numéros de Plaisir de France.
DROIT Jean (28/08/1884-07/12/1961) Actif : 1914-1918
Peintre et illustrateur, Jean Droit est né à Laneuville (Meurthe-et-Moselle). Après avoir passé son enfance en Belgique où il accomplit une partie de ses études, il s’installe à Paris. Il a joué un rôle important dans la fondation des mouvements scouts non confessionnels en France (Les Eclaireurs de France) et en Belgique (Boys scouts de Belgique, 1910). Dès février 1913, il a participé à l’élaboration de la revue Le Scout, réalisant notamment des compositions pour la couverture. Avant 1914, il expose ses premiers tableaux à Paris, à la Société nationale des Beaux-Arts et au salon des humoristes. Il s’essaye aussi au dessin publicitaire, avec la réalisation d’affiches.
Lorsque la Grande guerre éclate, il est mobilisé au 226è Régiment d’infanterie. Il participe aux tout premiers combats, dès août 1914 et il fixe par l’image les scènes de guerre. L’Illustration s’attache alors ses compétences. A propos d’une exposition de ses œuvres à la galerie Dewambez, au printemps 1918, L’Illustration (n° 3920 du 20 avril) écrit : « Le lieutenant Jean Droit vient d’exposer avec un grand succès les dessins et aquarelles qu’il a exécutés sur le front, depuis le début de la guerre. Cette exposition est absolument pareille à la publication d’un journal de route. On y suit toutes les péripéties d’un soldat qui a été mêlé à toutes les affaires, a vécu successivement dans tous les secteurs notoires, a gagné d’étape en étape ses galons d’officier(…). Dès le 25 août, le lieutenant Jean Droit se trouvait en Lorraine, parmi les troupes qui défendirent le Grand Couronné de Nancy. Aux premières semaines de la guerre, ses premiers sentiments étaient de curiosité, de même en Artois l’hiver suivant. Il notait volontiers l’anecdote, le pittoresque, le détail. Enfin, il pensait encore à l’effet. Mais en Alsace, à Verdun, sur la Somme et sur l’Aisne, l’artiste a transformé sa manière en même temps que sa vision des hommes et du drame effroyable de la guerre. Ses études ont pris peu à peu le caractère d’une méditation. Les scènes sont devenues plus larges et plus concises, en même temps. Le dessin s’est plus stylisé pour mieux exprimer la pensée réfléchie qui l’inspirait. Les croquis eux-mêmes, tout en demeurant prompts et décidés, semblaient ne plus viser qu’à établir un témoignage ».
A propos de l’artiste qui avait illustré les œuvres d’écrivains, tels que Bernardin de Saint-Pierre ou Daudet, on note dans Les peintres de la grande guerre (éd. Trésors du patrimoine, 2004) que « Jean Droit laissait passer un écho de l’optimisme de Bernardin de Saint-Pierre, mâtiné de l’amertume d’un Daudet, dans l’évocation d’une certaine fraternité entre adversaires qui ont connu les mêmes horreurs et souffert les mêmes tourments ». Après guerre, Jean Droit a poursuivi sa carrière de peintre, d’affichiste et de dessinateur, participant à l’illustration de plusieurs ouvrages (Paul et Virginie en 1924, Les lettres de mon moulin, en 1927). Pour la Petite Illustration, il a réalisé des dessins accompagnant en 1928 la publication de Mademoiselle de Milly, un roman d’Albéric Cahuet. Continuant à être largement impliqué dans le mouvement des Eclaireurs, Jean Droit a été l’illustrateur du Journal des Eclaireurs à partir de 1921, en même temps que dessinateur à la manufacture de Sèvres et pour le compte de l’éditeur Piazza. On lui doit aussi plusieurs ouvrages sur la question Scout, ainsi que des livres grand public, comme Le loup bavarde (1928), La forêt de chez nous (1945) ou Au grand vent (1947).
Jean Droit était le père de l’écrivain, journaliste et académicien, Michel Droit (1923-2000).
Lorsque la Grande guerre éclate, il est mobilisé au 226è Régiment d’infanterie. Il participe aux tout premiers combats, dès août 1914 et il fixe par l’image les scènes de guerre. L’Illustration s’attache alors ses compétences. A propos d’une exposition de ses œuvres à la galerie Dewambez, au printemps 1918, L’Illustration (n° 3920 du 20 avril) écrit : « Le lieutenant Jean Droit vient d’exposer avec un grand succès les dessins et aquarelles qu’il a exécutés sur le front, depuis le début de la guerre. Cette exposition est absolument pareille à la publication d’un journal de route. On y suit toutes les péripéties d’un soldat qui a été mêlé à toutes les affaires, a vécu successivement dans tous les secteurs notoires, a gagné d’étape en étape ses galons d’officier(…). Dès le 25 août, le lieutenant Jean Droit se trouvait en Lorraine, parmi les troupes qui défendirent le Grand Couronné de Nancy. Aux premières semaines de la guerre, ses premiers sentiments étaient de curiosité, de même en Artois l’hiver suivant. Il notait volontiers l’anecdote, le pittoresque, le détail. Enfin, il pensait encore à l’effet. Mais en Alsace, à Verdun, sur la Somme et sur l’Aisne, l’artiste a transformé sa manière en même temps que sa vision des hommes et du drame effroyable de la guerre. Ses études ont pris peu à peu le caractère d’une méditation. Les scènes sont devenues plus larges et plus concises, en même temps. Le dessin s’est plus stylisé pour mieux exprimer la pensée réfléchie qui l’inspirait. Les croquis eux-mêmes, tout en demeurant prompts et décidés, semblaient ne plus viser qu’à établir un témoignage ».
A propos de l’artiste qui avait illustré les œuvres d’écrivains, tels que Bernardin de Saint-Pierre ou Daudet, on note dans Les peintres de la grande guerre (éd. Trésors du patrimoine, 2004) que « Jean Droit laissait passer un écho de l’optimisme de Bernardin de Saint-Pierre, mâtiné de l’amertume d’un Daudet, dans l’évocation d’une certaine fraternité entre adversaires qui ont connu les mêmes horreurs et souffert les mêmes tourments ». Après guerre, Jean Droit a poursuivi sa carrière de peintre, d’affichiste et de dessinateur, participant à l’illustration de plusieurs ouvrages (Paul et Virginie en 1924, Les lettres de mon moulin, en 1927). Pour la Petite Illustration, il a réalisé des dessins accompagnant en 1928 la publication de Mademoiselle de Milly, un roman d’Albéric Cahuet. Continuant à être largement impliqué dans le mouvement des Eclaireurs, Jean Droit a été l’illustrateur du Journal des Eclaireurs à partir de 1921, en même temps que dessinateur à la manufacture de Sèvres et pour le compte de l’éditeur Piazza. On lui doit aussi plusieurs ouvrages sur la question Scout, ainsi que des livres grand public, comme Le loup bavarde (1928), La forêt de chez nous (1945) ou Au grand vent (1947).
Jean Droit était le père de l’écrivain, journaliste et académicien, Michel Droit (1923-2000).
DURAND-BRAGER Jean-Baptiste Henri (1814-1879) Actif : 1850-1860
Jean-Baptiste Henri Durand-Brager, né à Dol, a d’abord été un grand voyageur, parcourant l’Europe, l’Algérie et la côte ouest de l’Afrique, avant de devenir l’élève du peintre Eugène Isabey. En 1840, lors du retour des cendres de Napoléon, il fait partie de l’expédition qui vogue vers Sainte-Hélène, afin de couvrir l’événement. Tout en s’orientant vers la peinture de marines, il peint des scènes de batailles navales comme le Combat de la frégate Niemen contre les frégates Aréthusa et Amethyst (1843), ou Bombardement de Mogador, Prise de l'île de Mogador, Combat naval devant la côte marocaine (1845).
Certains de ces tableaux lui sont commandés par le gouvernement français. Durand-Brager assiste d’ailleurs souvent aux événéments qu’il va ensuite peindre : il est ainsi en première ligne lors de l'attaque de Tanger, avec l'escadre du prince de Joinville, à la prise de Mogador. Le ministère de la Marine le charge de missions officielles. Pendant la guerre de Crimée (1853-1855), il est envoyé sur place, afin d’y effectuer des croquis de reconnaissance. Il assiste au siège de Sébastopol, puis il participe à une expédition en mer Noire. La guerre achevée, il peindra la Bataille de Sinope à la demande du tsar de Russie.
En 1855, il participe à une expédition en mer d'Azov. Durant cette mission officielle, il est aussi reporter correspondant de L’Illustration. Dans le magazine daté du 9 février 1856, un bois de Best, d’après un dessin de Worms, le représente en train d’effectuer des relevés. En 1860, il s'établit à la cour du tzar de Russie. Il continue à peindre des scènes de batailles navales comme le Bombardement de Shimonoseki (1869) et des marines qui forment une part importante de son œuvre. Les paysages de l’Orient ne le laissent pas insensible. En attestent des tableaux tels que Le port de Trébizonde et Bateaux sur le Bosphore.
Durand-Brager, qui a formé les peintres Charles Kuwasseg et Edouard Adam, est décédé à Paris en 1879.
Certains de ces tableaux lui sont commandés par le gouvernement français. Durand-Brager assiste d’ailleurs souvent aux événéments qu’il va ensuite peindre : il est ainsi en première ligne lors de l'attaque de Tanger, avec l'escadre du prince de Joinville, à la prise de Mogador. Le ministère de la Marine le charge de missions officielles. Pendant la guerre de Crimée (1853-1855), il est envoyé sur place, afin d’y effectuer des croquis de reconnaissance. Il assiste au siège de Sébastopol, puis il participe à une expédition en mer Noire. La guerre achevée, il peindra la Bataille de Sinope à la demande du tsar de Russie.
En 1855, il participe à une expédition en mer d'Azov. Durant cette mission officielle, il est aussi reporter correspondant de L’Illustration. Dans le magazine daté du 9 février 1856, un bois de Best, d’après un dessin de Worms, le représente en train d’effectuer des relevés. En 1860, il s'établit à la cour du tzar de Russie. Il continue à peindre des scènes de batailles navales comme le Bombardement de Shimonoseki (1869) et des marines qui forment une part importante de son œuvre. Les paysages de l’Orient ne le laissent pas insensible. En attestent des tableaux tels que Le port de Trébizonde et Bateaux sur le Bosphore.
Durand-Brager, qui a formé les peintres Charles Kuwasseg et Edouard Adam, est décédé à Paris en 1879.
DUTRIAC Georges Pierre (né en 1866) Actif : 1902-1942
Né à Bordeaux en 1866, Georges Dutriac a rallié Paris très tôt. Il expose dès 1893 au Salon de la société des artistes français. Peintre et illustrateur, il est fréquemment sollicité par les éditeurs parisiens (Hachette, Nelson) pour illustrer des dizaines de romans. Il devient ainsi un spécialiste de l’illustration des couvertures de livres. Doué pour les dessins de reportage, il a donné quelques œuvres à L’Illustration principalement entre 1902 et 1921. C’est lui qui a couvert le procès de Leipzig en juillet 1921 et surtout celui de Landru, avec une série de dessins d’audience publiés dans les numéros des 12 et 19 novembre, ainsi que du 10 décembre 1921. Le 20 juin 1942, il donne encore 6 dessins pour illustrer un article de Roger Baschet, "Dans tous les domaines, récupérons!". Le 10 octobre 1942, toujours avec le même auteur, il réalise 7 dessins pour rehausser l’article intitulé "Retour de vacances…L’été au village". Les revues Lectures pour tous et Marie-Claire, dans les années 1930, ont aussi fait appel à lui.
Date de décès non connue.
Date de décès non connue.
DUVENT Charles (24/06/1867-1940) Actif : 1914-1918
Charles-Jules Duvent a vu le jour à Langres. Il a été formé par Gustave Boulanger et Gérôme. Très tôt, ses œuvres sont exposées au Salon des artistes français dès 1884 et sont distinguées. En 1900, il obtient même une médaille d’argent à l’Exposition universelle. La consécration viendra avec la présidence de la Société des artistes français et l’attribution de la Légion d’honneur. Pendant la Grande guerre, il publie dans L’Illustration des aquarelles. Dans Les peintres de la grande guerre (éd. Trésors du patrimoine, 2004), Charles Duvent est ainsi évoqué : « D’autres (peintres) encore avaient trouvé l’exotisme dans cette terre de traditions et de légendes qu’était la Bretagne de la fin du XIXe siècle. Ainsi Charles Duvent, formé par Boulanger et Gérôme, et qui de Venise, de Canton ou de Tunis revenait sans cesse aux côtes d’Armor. Il devait traduire les désastres de l’offensive en Alsace ou de la mêlée des Flandres ». On lui doit notamment une série d’aquarelles sur "Than, le quartier ruiné".
DVORAK Franz (1862-1927) Actif : 1888
Franz Dvorak est né en 1862, dans ce qui était alors l’empire austro-hongrois. Dans le numéro de L’Illustration, daté du 25 février 1888, figure la reproduction d’un de ses tableaux. Signé « F. Dvorak 1887 », il est intitulé « A cache-cache » : « L’auteur de ce tableau on ne peut plus original (…) a montré que les plus heureuses qualités de l’imagination s’allient chez lui à un talent des plus sérieux. Au milieu des fantaisies de la composition, le côté réaliste est loin d’être négligé (…). On peut rendre cette justice à l’auteur qu’il a fait œuvre à la fois de poète et d’artiste », peut-on lire dans les colonnes du magazine, alors dirigé par Lucien Marc.
Jean Paul Perrin
Jean Paul Perrin