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Rémy Saint-Maurice est le pseudonyme de Maurice Diard. Il collabore à L’Illustration dans les années 1890-1900. Il publie de nombreux ouvrages, principalement des romans, dont L’éternelle folie (1903), Décadents et détraqués : croquis à la plume, Temple d’amour, Tartuffette, Les ressuscitées, La maison du Sommeil, Les arlequinades.

Date de décès non connue.

Collaborateur de L’Illustration, dans les années 1942-1943, Gustave Samazeuilh est un compositeur et critique musical, né à Bordeaux. Après des études à l’Ecole des Hautes Etudes et à la faculté de droit, il travaille le piano et devient un exécutant remarquable. Il se lie d’amitié avec Richard Strauss, Maurice Ravel ou Claude Debussy. En même temps, il étudie la composition, en compagnie de Vincent d’Indy, d’Ernest Chausson et de Paul Dukas. Ses premières œuvres datent du tout début du XXe siècle, avec Quatuor à cordes (1900), Suite de piano (1901), Sonate pour piano et violon (1902), Etude symphonique d’après la Nef d’Elemir Bourges (1907). Il poursuit sur la voie de la composition après la Première Guerre mondiale, tout en modifiant son langage et sa technique : Le chant de la mer, pour piano (1919) et Nuit, pour orchestre (1925) marquent cette évolution.

Pendant près de vingt ans, il donné des articles musicaux à La République française, au Journal des débats, au Temps , aux Nouvelles Littéraires et à la Revue des deux Mondes, pour ne citer que ces titres. Dans L’Illustration, il publie "Palestrina à l’Opéra" (11 avril 1942), "L’exemple de la Société des concerts du conservatoire" (2 mai 1942), "Le centenaire de la mort de Massenet" (9 mai 1942). Cette collaboration se poursuit en 1943 : "Trois anniversaires musicaux" (17 avril 1943) et "La Walkyrie à Paris (1893-1943)" (29 mai 1943). Dans le second semestre, on retrouve sa signature à huit reprises, là encore pour des articles musicaux ("Sous le signe de Beethoven", "Le souvenir de Charles Gounod") et des notices nécrologiques consacrées à Pierre Lalo et à G-M Witkowski. Gustave Samazeuilh est par ailleurs, l’auteur de plusieurs ouvrages sur la musique, dont Un musicien français, Paul Dukas (1913), Les musiciens de mon temps, ainsi que des préfaces pour les Correspondances de Wagner, de Romain Rolland.

Francisque Sarcey, né à Dourdan, est normalien puis professeur à Grenoble, avant de devenir auteur, journaliste, conférencier et critique dramatique parmi les plus influents de la deuxième moitié du XIXe siècle. Il rend compte de l’actualité théâtrale dans divers périodiques, en utilisant souvent des pseudonymes comme Satané Binet, G. de Suttière, Sganarelle, Bonhomme Chrysale. En 1867, à la demande d’Adrien Hébrard, il succède à Sainte-Beuve au journal Le Temps. Il y tient durant trente ans le feuilleton dramatique jusqu'à sa mort. L’ensemble de ses textes est réuni en 8 volumes publiés sous le titre générique Quarante ans de théâtre. Il donne des articles à L’Illustration à la fin des années 1880 et durant la décennie 1890 ("La semaine des distributions", 1er août 1891, "Les livres", "Octave feuillet", "Les mémoires de Talleyrand","Le centenaire de Vaudeville" et "Les romans à clefs" en 1892, "Taine", le 11 mars 1893).

Partisan d'une critique d'information et non d'analyse, son goût le porte à ignorer toutes les innovations théâtrales de son époque. Il est la cible préférée des facéties d'Alphonse Allais qui aime se faire passer pour lui et va jusqu'à signer du nom de Sarcey ses textes les moins bons. Selon Philippe van Tieghem, « Jugeant au nom du bon sens, il joua un rôle important mais néfaste dans l’évolution du théâtre français. Il louait en effet surtout le métier dramatique « la pièce bien faite », selon un critère bien dépassé et restait fermé à toutes les innovations qui eussent pu renouveler l’art dramatique, comme elles l’ont fait après lui ». Francisque Sarcey, publie des dizaines d’ouvrages et fondé Les annales politiques et littéraires. Sa fille Madeleine (1869-1950) épouse Adolphe Brisson (voir ce nom), lui aussi collaborateur de L’Illustration et co-fondateur en 1883 avec Jules Brisson, son père, du Journal de l'Université des Annales.

Ancien élève de Sainte-Barbe, Henri Lavoix se fait connaître par des études sur la numismatique arabe qui lui vaut d’être nommé, dès 1849, conservateur adjoint du cabinet des médailles. Il réalise un Catalogue des monnaies arabes de la bibliothèque nationale, achevé peu avant sa mort. Dans le même temps, il publie des critiques dans les colonnes du Journal Officiel et du Moniteur. Il écrit aussi des nouvelles, et il entretient une correspondance avec Alexandre Dumas fils, qui sera réunie en un volume sous le titre de Thérèse. « Ces quelques essais avaient attiré l’attention sur lui. La délicatesse de son goût, la finesse de son jugement, l’universalité de son érudition, comme aussi la gaieté de son esprit achevèrent de le mettre en relation avec toutes les célébrités de son époque. Alors se manifesta sa prédilection pour le théâtre qui fut la grande passion de sa vie », écrit L’Illustration du 29 octobre 1892. Les grands auteurs de l’époque, tels que Duvert et Lausanne, Dumas fils, Augier, Pailleron ou Sardou n’hésitent pas à lui soumettre leurs œuvres pour lecture critique et conseils.

A la fin du Second Empire, il est même pressenti pour devenir administrateur de la Comédie française. Un poste qu’il refuse, « acceptant les fonctions de lecteur » quelques années plus tard. Dans les années 1870-1880, L’Illustration fait appel à lui pour tenir la critique théâtrale dans laquelle il donne des comptes-rendus des pièces jouées dans les théâtres parisiens : « Les lecteurs de L’Illustration connaissent l’indulgence aimable qu’il apportait dans ses comptes-rendus où, avec un esprit étincelant, il lui eût été souvent facile de briller aux dépens du malheureux qui l’avait condamné à s’ennuyer pendant plusieurs actes. Sa personnalité s’effaçait alors complètement, devant la crainte de causer quelque peine à un auteur ayant besoin de gagner sa vie ».

Henri Lavoix, alias Savigny publie son ultime article dans le numéro du 22 octobre et est décédé le 23 octobre 1892, des suites d’une attaque d’apoplexie qui l’avait frappé « en pleine santé, au moment où il commençait à s’habiller pour se rendre au théâtre ». Et le rédacteur de L’Illustration de noter que Savigny « était un charmeur incomparable dont les plus grands esprits recherchaient l’intimité ».

Fils d’un notaire bordelais, Aurélien Scholl est né en 1833. Doué pour l’écriture, il s’installe à Paris dès 1850 et il y répand « sa prose alerte et facile, écrivant d’abord dans ce qu’on appelait alors « les petits journaux » puis collaborant au « Paris » du comte de Villedeuil, au « Mousquetaire » d’Alexandre Dumas, à « L’Illustration », écrit Edmond Frank dans L’Illustration du 19 avril 1902. Passé au Figaro, il y rédige "Les coulisses", une suite de satires hebdomadaires et de chroniques spirituelles et mordantes, pour lesquelles Alphonse Daudet n’hésitera pas à le qualifier de « petit-fils de Rivarol ». Il fonde également ses propres journaux, avec Le Nain jaune, Le Jockey et Le Lorgnon. Devenu un des chroniqueurs les plus brillants de son temps, il poursuit sa carrière à L’Evénement, à Voltaire et à L’Echo de Paris.

Sa plume acérée lui vaut quelques solides inimitiés et même des duels, dont ceux avec Paul de Cassagnac et le comte de Dion. En dehors de la presse, il rédige plusieurs romans et un recueil de vers, tout en s’essayant au théâtre. A son décès, Aurélien Scholl est président honoraire de la Société des gens de lettres. Pour Edmond Frank, il « ne fut pas seulement un écrivain de grand talent, un maître de la chronique, de l’écho et de la nouvelle à la main. Il fut un « type » (…). En voyant passer cet homme solidement bâti, parlant beau et d’une tenue toujours très correcte de gentleman, on pensait de confiance : « C’est quelqu’un ». Peu avant sa disparition, ses meilleurs textes journalistiques avaient été réunis en plusieurs volumes.

Emile Schreiber, devenu Emile Servan-Schreiber par décret du 5 novembre 1952, est né à Paris. Son père, Julius Joseph Schreiber, né à Gleiwitz en Prusse orientale (aujourd’hui en Pologne) était représentant de commerce. Avec son frère, Robert Schreiber (1880-1966), Emile Schreiber participe à la fondation du journal Les Echos, en 1908. Marié avec Denise Brésard, le 4 mai 1923, il a cinq enfants, dont Jean-Jacques Servan-Schreiber, futur fondateur de L’Express, au côté de Françoise Giroud. Tout en participant à la rédaction des Echos, il se définit comme « globe reporter » pour de nombreux journaux.

Ami de Louis et de Marguerite Baschet, il donne des articles de reportages à L’Illustration, dans les années 1930. Son titre de Conférencier, délégué de l’Alliance française à travers le monde, lui permet de visiter des pays aussi divers que l’Italie de Mussolini, le Portugal de Salazar ou les Etats-Unis du temps de Roosevelt et l’URSS de Staline. Il en rapporte à chaque fois, outre ses reportages, des thèmes et matières pour la plupart de ses livres : L’exemple américain (1917), Comment on vit en URSS (1931), On vit pour un franc par jour : Inde, Chine, Japon (1935), Le Portugal de Salazar (1938), Voyage en AOF (1939). Il tient des chroniques économiques dans une dizaine de journaux français et étrangers.

Après la Seconde Guerre mondiale, il poursuit ses publications (L’URSS, 28 ans après, La Chine, 25 ans après). En 1964, il fonde l’Union de la presse et de 1958 à 1964, il exerce les fonctions de directeur puis de président directeur général des Echos. Il s’en retire après la cession du titre à Pierre Beytout, fondateur des laboratoires Roussel.

La signature de Gaston Sciama, né à Montmorency, ancien élève de l’Ecole des Mines, apparaît fréquemment tout au long de l’année 1889. Il donne à L’Illustration des articles sur l’Exposition universelle, notamment des "Chroniques industrielles". Officier de la Légion d’honneur, il est administrateur-directeur de la Maison Bréguet. Il publie divers ouvrages techniques dont Étude élémentaire des moteurs industriels, de leur travail et de ses transformations (1881).

Date de décès non connue.

Gabriel Séailles est agrégé de l’université et docteur en Lettres et enseigne la philosophie à La Sorbonne, à partir de 1898. Il donne un compte rendu du Salon de 1888 dans le traditionnel numéro de printemps. Gabriel Séailles laisse une œuvre abondante, centrée sur l’art : Essai sur le génie dans l’art, Léonard de Vinci : l’artiste et le savant, Eugène Carrière, l’homme et l’artiste. Il n’en oublie pas pour autant sa formation de philosophe avec des titres tels que Ernest Renan, essai de biographie psychologique, Les affirmations de la conscience moderne et La philosophie de Charles Renouvier. Après-guerre, il publie La paix de la France avec elle-même et La paix juste (1919).

Gabriel Séailles est décédé à Barbizon.

Sharp est probablement un pseudonyme. Il apparaît dans les colonnes de L’Illustration au début des années 1890 ("La chasse à la hutte", article illustré de 5 dessins et "Travail d’hiver, fantaisie militaire", avec des dessins de Job, articles publiés dans le numéro du 21 février 1891).

Auteur dramatique et ancien imprimeur-éditeur, Jean Sigaux est né à Villefranche-sur-Saône (Rhône). Il signe quelques articles dans L’IIlustration entre 1897 et 1905 ("L’anthropométrie", n°2402). Avec Émile Maison et Gaston Sévrette, il publie sous le pseudonyme collectif de Viator Voyage Au pays du doute, accompli par Fortuné Rampal et raconté par Jean Sigaux (1882). On lui doit aussi, sous son propre nom La déserteuse : pièce en 4 actes publiée par L’Illustration en 1904, Du berceau à la tombe, publié par Le Monde illustré en 1908 et Du côté de la barbe, comédie en 1 acte (1923).

Collaborateur de L’Illustration, Paul Simon est un spécialiste de la philatélie, un thème sur lequel il donne ponctuellement des chroniques. En 1942, il traite de "La production et le commerce de timbres poste en France" (24 janvier) et de" La deuxième série des armoiries des villes de France" (17 octobre). On lui doit trois articles parus en 1943 sur ce même thème : "La philatélie au salon de la marine" (2 juillet), "Histoire de la locomotive par le timbre" (17 juillet) et "L’Exposition de la poste aérienne au musée Galliéra" (2 octobre).

Dates de naissance et de décès non connues.

Gaston Sorbets est né à Luz (Hautes-Pyrénées). Ses études achevées à Montauban, il commence une carrière d’écrivain et de journaliste à l’Agence parisienne de La Petite Gironde, le quotidien régional bordelais. De retour du service militaire, il est rédacteur parlementaire à l’agence Havas puis rédacteur en chef du quotidien L’Yonne à Auxerre. En 1900, il entre à L’Illustration, d’abord comme rédacteur indépendant puis comme secrétaire de rédaction. Il tient aussi régulièrement la critique dramatique, jusqu’en 1944. Mobilisé en 1914, il fait la guerre dans l’infanterie, sur le front de Lorraine. Gaston Sorbets participe au développement de la Petite Illustration qui publie pièces de théâtre et romans.

A la mort de Maurice Normand, en 1923, il lui succède à la rédaction en chef qu’il assume jusqu’au dernier numéro de L’Illustration, le 12-19 août 1944. Il tient par ailleurs la rubrique "Le courrier des théâtres". Gaston Sorbets est l’auteur de recueils de poésie comme Préludes (1898), Au soleil du rêve (1901), Lueurs et reflets de la guerre (1918). On lui doit aussi des pièces de théâtre : L’embrasement (1923) jouée au Théâtre de l’œuvre, La colombe poignardée (1933 à L’Odéon) et La moisson verte (1933, à la Comédie de Genève). La Comédie française met en scène une autre de ses pièces, l’Offrande, «poème dramatique à six voix ». Il publie par ailleurs, en 1938-1939, Le péril extérieur : l’hitlérisme, ainsi que Ce qu’il faut savoir du communisme, d’après les textes du Parti et d’après son action. Bien qu’il ait assumé la rédaction en chef de l’hebdomadaire sous l’Occupation, il ne semble pas avoir été inquiété par la justice à la Libération qui marque la fin de sa carrière journalistique.

Gaston Sorbets a cinq enfants. L’un d’eux, Jacques Sorbets (décédé en 1995) entre à L’Illustration dans les années 1930 (Voir ci-dessous). Quant à sa sœur, Germaine Sorbets, née en 1907, elle est secrétaire de Jean-Paul Sartre à la revue Les Temps modernes, de 1945 à 1974. Elle publie en 2002 un recueil de souvenirs (Allo, je vous passe Jean-Paul Sartre, éditions Plon) dans lequel elle évoque succinctement sa famille et son père, au moment où elle est en quête d’un travail : « Divorcée, mère d’une fille de douze ans, sinistrée durant la guerre, sans diplôme, je disposais toutefois d’un bon passeport : j’étais la fille de Gaston Sorbets. Mon père, journaliste à L’Illustration de 1902 à 1945, en avait été le rédacteur en chef durant trente ans (en réalité, vingt-deux ans, note de l’auteur). Poète, dramaturge, critique théâtral (…), il était connu et respecté et son nom nous ouvrait les portes du tout Paris de la presse, du théâtre, du cinéma, de la politique. Nous étions invités partout, y compris à l’Elysée. Être la fille de Gaston Sorbets, c’était faire partie de l’élite intellectuelle. Mais, ajoute-t-elle aussitôt, qui pouvait deviner de quelle galère je payais ce privilège ? Parce que ce père que nous adorions se donnait tout entier à son travail, il avait abandonné à sa femme tous les problèmes matériels et l’éducation de ses six enfants. Il ne savait pas, il n’a jamais vu que ma mère me détestait. Il n’a jamais compris pourquoi elle m’avait retirée de l’école dès quatorze ans, pourquoi je devais m’occuper de mes frères et sœurs plutôt que d’étudier (…). En 1945, quand j’entrai chez Gallimard, je n’avais derrière moi qu’un passé lamentable », conclut-elle.

Fils de Gaston Sorbets, Jacques Sorbets rejoint L’Illustration dans les années 1930, en tant que rédacteur. Après avoir suivi la rédaction de L’Illustration sur le chemin de l’exode, à Bordeaux, à Clermont-Ferrand puis à Lyon, il décide de rentrer à Paris, avec son père, dès l’automne 1940. Sous l’Occupation, il figure parmi les journalistes ouvertement favorables à la collaboration. Il signe régulièrement la rubrique "Les événements et les hommes" qui ouvre L’Illustration et fait le point sur le conflit chaque semaine. Jusqu’en 1943, il publie ainsi des articles qui vont nettement dans le sens de ce que souhaite l’Occupant, relayé par Jacques de Lesdain. Ainsi, le 11 avril 1942, il est chargé de présenter sur une double page l’exposition conçue par Jacques de Lesdain sur La vie nouvelle : « La Vie nouvelle a pour but de répondre aux questions que chacun se pose sur les conditions de notre existence après la guerre. Quelle vie nous offrira l’ordre nouveau ou plutôt quelle vie nous permettra-t-il de nous offrir ? », note-t-il en introduction. La tonalité générale est évidemment des plus favorables à l’exposition mise sur pied par le « rédacteur politique » de l’hebdomadaire.

A côté de la rubrique Les évènements et les hommes qui fait le point sur la guerre, il glorifie L’œuvre du national-socialisme dans le domaine agricole (30 janvier 1943) : « Il y a dix ans, écrit-il, l’Allemagne délabrée, désagrégée par un régime économique et politique destructeur faisait appel, dans une réaction salvatrice, au national-socialisme… ». Dans les numéros 30 mai, 6, 13, 20 et 27 juin 1942, il publie une suite d’articles sur Nos voisins et nous en 1942, En Allemagne, parmi les Français au travail. Il s’agit de démontrer les « bienfaits du travail » en Allemagne, même si l’article pointe habilement quelques problèmes soulevés : « On voit combien la propagande de ceux qui désirent que nous ne parvenions pas à établir des relations normales avec l’Allemagne peut être facilement annihilée. La simple mise au point de ces quelques détails (…) y suffirait ». En conclusion de cette série, il publiera un article intitulé Le destin de la race blanche (1er août 1942). Quelques mois plus tard, il se fend d’un très long article pour démontrer que La guerre actuelle (avait été) prévue et annoncée il y a six ans par les Américains (5 décembre 1942). Pour étayer ses propos, il se base sur un article publié par le magazine Life et sur un procès verbal rédigé en 1936 par un officier de réserve de la marine américaine. Il se termine par un couplet d’anglophobie et d’anti-américanisme, avec une critique de l’ancien régime politique : «L’ensemble de ce qu’on vient de lire prouve que cette guerre est, au fond, étrangère à une hostilité franco allemande, dite héréditaire, et qu’elle aurait eu lieu, même si Français et Allemands avaient partagé une indifférence réciproque (…).Bernés que nous étions par des dirigeants velléitaires, mais médiocres jusque dans leurs maquignonnages et qu’ils traitaient pour cette raison en subalternes, les hommes d’état américains et britanniques nous considéraient simplement comme des pions qu’on lance au début de la partie dans le jeu de l’adversaire pour contrecarrer son attaque ».

Dans le courant de 1943, il sera mis sur la touche par Louis et René Baschet. Il continuera certes à écrire mais sur des sujets qui ne sont plus en prise directe avec l’actualité. C’est notamment le cas au deuxième semestre 1943 où, sur la dizaine d’articles qu’il donne, aucun ne traite directement des événement et des personnages liés à la guerre. En 1944, il rédige des articles sur Les jeunesse musicales de France (29 janvier/5 février 1944), Des techniciens supérieurs pour l’industrie (12/19 février), Le taxi parisien de demain (26 février/4 mars). Dans l’ultime numéro du 12/19 août, à peine diffusé, il milite Pour un ordre de la Musique. Après guerre, il a écrit des ouvrages sur l’aviation et il semble avoir tenu une librairie spécialisée sur la question. Il est décédé en 1995. Dates de naissance non connue.

Responsable des services photographiques de L’Illustration, dès leur création en 1926, Emmanuel Sougez est né à Bordeaux. Comme d’autres photographes de L’Illustration, il rédige aussi des articles pour le magazine. En 1936, il participe à la fondation du groupe de photographes Le Rectangle. Il réalise de nombreuses photos pour les dossiers photographiques que publie L’Illustration, tels que "La sculpture au musée du Louvre". Il est accrédité à Vichy, sous l’Etat Français, en 1942. Il est pressenti dès l’automne 1940 pour réaliser un portrait du maréchal Pétain, dont le texte d’accompagnement est rédigé par Paul Valéry, mais l’ouvrage ne verra pas le jour. On le retrouve aux côtés de Félicien Faillet, lors de la fondation de l’agence photographique Fama, dans le capital de laquelle il possède une part. Parmi ses dernières contributions figure un article intitulé "La couleur à l’écran et l’épreuve photographique en couleur sur papier" (27 mars 1943).

Après la disparition de L’Illustration, il participe en 1946 à la naissance du Groupe des 15. Il s’agit pour lui et ses pairs de défendre la photographie en tant qu’art, à un moment où, compte tenu des progrès techniques, la photographie amateur se développe de plus en plus. Dans ce groupe on trouve Marcel Bovis, Willy Ronis, Lucien Lorelle, Pierre Jahan (qui fera carrière à Plaisirs de France, revue mensuelle publiée par L’Illustration), ou Robert Doisneau. La production de Sougez renferme des dizaines de milliers de photographies sur verre, sur cellulose ou sur papier. Le fonds photographique Sougez est conservé par le Musée de Bièvres.

Né à Chalon-sur-Saône (Saône et Loire), Albert Soulillou est un militant socialiste de tendance libertaire. De 1922 à 1927, il exerce à Dijon divers métiers, en suivant les cours de l’Ecole des Beaux-Arts. Installé à Paris en 1929, après un bref passage par les usines Ford, il entame une carrière de journaliste. Il est responsable du service artistique et des informations illustrées à Voilà et à Détective, il collabore de 1930 à 1936 à de nombreux journaux et revues parmi lesquels Commune, Europe, Regards, Monde, Le Journal des poètes, Nouvel âge, Germinal, L’Oeuvre.

Adhérent depuis 1932 du Groupe des écrivains prolétariens, il est le fondateur de l’Université populaire Henri Barbusse à Boulogne-Billancourt, en 1935. A partir de l’été 1936, il devient l’un des correspondants du journal L’Espagne antifasciste (1936-1937). Il réalise alors plusieurs reportages en Espagne, dont certains seront publiés dans Vendredi, dans Regards et dans le Journal de Charleroi. En janvier 1937 il est rédacteur en chef du Journal de Barcelone qui prend une position antistalinienne lors des affrontements de mai 1937 à Barcelone, ce qui entraîna sa suppression le 5 mai par la Généralité. Albert Soulillou est ensuite le gérant de La Nouvelle Espagne antifasciste (septembre 1937- novembre 1938).

Collaborateur occasionnel de L’Illustration, il rédige un article sur "La légion verte" (7 mars 1942) qui évoque l’exploitation de la forêt française par des pionniers. Dans le numéro du 9 mai, il traite de "La Nouvelle Calédonie et la guerre du nicke". Le 23 mai, il revient à un sujet plus hexagonal, avec "Les colons de France" : « 20.000 travailleurs parisiens sont déjà retournés à la terre comme agriculteurs, défricheurs et artisans », écrit-il, avant de conclure ainsi son article de quatre pages : « L’histoire profonde de la nation française est donc en train de continuer. L’exemple de ces vingt mille hommes, colons de leur propre patrie, devrait faire rougir de honte les « attentistes » de la terre et leur faire comprendre que, déjà, on ne les attend plus ». Le 3 octobre, il présente "Le pétrole en pierre, richesse française et les réveils d’Autun, ville tour à tour archéologique et industrielle". Son dernier article, "On reparle des flotteurs de l’Yonne", paraît dans L’Illustration du 26 décembre 1942. Après la Seconde Guerre mondiale, Albert Soulillou collabore à la revue de littérature prolétarienne Maintenant (1945-1948) dirigée par Henry Poulaille. Albert Soulillou, qui est le fondateur d’un Musée du travail bourguignon est l’auteur de plusieurs ouvrages : Chair des Atlantes (1932), Dans la lumière (1932), Les Enfants possédés (1932), Jo les Gorgones (1937), La peur sur les marcs d’or (1939) et Zone de la force, un roman inédit.

Collaborateur occasionnel de L’Illustration, il publie sous l’Occupation quelques articles : "Une tradition française : les Ebaudes bressanes" (8 août 1942, avec 9 dessins d’André Galland), "Fin de semaine 1942" (31 octobre 1942, avec 5 dessins d’André Galland), "La lutte contre le marché noir, dans le Lyonnais" (27 février 1943, illustré par 13 dessins d’André Galland). Avec le même dessinateur, en 1941, il publie Les Coloniaux français illustrés, un livre préfacé par Georges Hardy. En 1957, il fonde et dirige le mensuel Le Lyonnais de Paris.

Dates de naissance et de décès non connues.

Collaborateur occasionnel de L’Illustration, A. Suquet publie un article sur "L’effort français : le rôle des sociétés de courses hippiques" (8 août 1942). Quelques mois plus tard, il rend compte de "L’effort français : en fin de compte" (21 novembre 1942), consacré au tirage au sort des gagnants au concours des Bons d’épargne.

Dates de naissance et de décès non connues.

Jean Paul Perrin