Points de repère
Une collection complète de L’Illustration, c’est :
101 années de publication. Entre le premier numéro (samedi 4 mars 1843) et l’ultime numéro (12-19 août 1944). On peut y ajouter les 10 années de parution de France Illustration, entre le n°1 (6 octobre 1945) le n°429 (décembre 1955).
5293 fascicules : Mais en réalité un peu moins, puisque l’hebdomadaire a quelquefois dû adopter un rythme de parution différent. C’est notamment le cas pour la période finale, à partir du n° 5260-5261 daté du 1-8 janvier 1944. Pour cause de restrictions de toutes sortes (papier, encre, électricité), on ne publie plus alors qu’un numéro toutes les deux semaines, mais avec une numérotation double. Il faudrait toutefois ajouter aux numéros ordinaires, les numéros ayant fait l’objet de tirages spéciaux, en fonction d’événements importants. En général, ils sont indiqués comme Hors-série et reprennent le contenu d’un numéro ordinaire, mais sans la publicité (c’est le cas, par exemple, pour les fascicules consacrés à la nouvelle imprimerie de Bobigny en 1933 ou à l’Exposition universelle en 1937).
Au moins 170.000 à 180.000 pages de textes : Et près du double si on y inclut les publicités.
250.000 gravures et photographies publiées, selon l’estimation de Jean-Noël Marchandiau.
215 volumes reliés, sans toutefois y inclure France Illustration
Par ailleurs, collectionner L’Illustration n’est pas forcément synonyme de devoir y investir des moyens énormes. Certes, pour qui voudrait acquérir en bloc une collection complète reliée, il faudrait compter au minimum 15 à 20.000 euros. Mais pour la plupart des amateurs, la collection s’envisage sur de longues années et on peut acquérir des volumes reliés en bon état à partir d’une cinquantaine d’euros en prix moyen (cela dépend évidemment de l’état, de la date). Quant aux fascicules, on arrive encore à en trouver pour quelques euros.
En collectionnant les fascicules, l’avantage principal c’est de disposer des pages de publicités, en début et en fin de fascicules, le principe étant que publicités et contenu rédactionnel devaient être strictement séparés. Un principe qui a perduré jusqu’aux ultimes numéros de France Illustration. Rares à l’origine, ces pages pourront représenter entre le quart et plus de la moitié de la pagination pour certains numéros. L’inconvénient majeur, pour qui collectionne les fascicules, c’est le manque de « maniabilité » : compulser un ensemble de plus de 5.200 numéros s’avère tâche délicate.
101 années de publication. Entre le premier numéro (samedi 4 mars 1843) et l’ultime numéro (12-19 août 1944). On peut y ajouter les 10 années de parution de France Illustration, entre le n°1 (6 octobre 1945) le n°429 (décembre 1955).
5293 fascicules : Mais en réalité un peu moins, puisque l’hebdomadaire a quelquefois dû adopter un rythme de parution différent. C’est notamment le cas pour la période finale, à partir du n° 5260-5261 daté du 1-8 janvier 1944. Pour cause de restrictions de toutes sortes (papier, encre, électricité), on ne publie plus alors qu’un numéro toutes les deux semaines, mais avec une numérotation double. Il faudrait toutefois ajouter aux numéros ordinaires, les numéros ayant fait l’objet de tirages spéciaux, en fonction d’événements importants. En général, ils sont indiqués comme Hors-série et reprennent le contenu d’un numéro ordinaire, mais sans la publicité (c’est le cas, par exemple, pour les fascicules consacrés à la nouvelle imprimerie de Bobigny en 1933 ou à l’Exposition universelle en 1937).
Au moins 170.000 à 180.000 pages de textes : Et près du double si on y inclut les publicités.
250.000 gravures et photographies publiées, selon l’estimation de Jean-Noël Marchandiau.
215 volumes reliés, sans toutefois y inclure France Illustration
Par ailleurs, collectionner L’Illustration n’est pas forcément synonyme de devoir y investir des moyens énormes. Certes, pour qui voudrait acquérir en bloc une collection complète reliée, il faudrait compter au minimum 15 à 20.000 euros. Mais pour la plupart des amateurs, la collection s’envisage sur de longues années et on peut acquérir des volumes reliés en bon état à partir d’une cinquantaine d’euros en prix moyen (cela dépend évidemment de l’état, de la date). Quant aux fascicules, on arrive encore à en trouver pour quelques euros.
En collectionnant les fascicules, l’avantage principal c’est de disposer des pages de publicités, en début et en fin de fascicules, le principe étant que publicités et contenu rédactionnel devaient être strictement séparés. Un principe qui a perduré jusqu’aux ultimes numéros de France Illustration. Rares à l’origine, ces pages pourront représenter entre le quart et plus de la moitié de la pagination pour certains numéros. L’inconvénient majeur, pour qui collectionne les fascicules, c’est le manque de « maniabilité » : compulser un ensemble de plus de 5.200 numéros s’avère tâche délicate.
101 ans de parution, cinq présentations
En 101 ans, L’Illustration a connu 3 formats différents, quoique proches, et 5 grands types de présentations :
DE 1843 A 1875
Entre 1843 et 1875, il n’y a pas de couverture distinctive. La Une s’ouvre directement sur le titre L’Illustration, avec en dessous la formule Journal universel, le tout surmontant une image invariable de Paris (un pont sur la Seine). Suivent les informations pratiques (tarifs d’abonnement, adresse, n° du fascicule et du volume). On y trouve aussi un sommaire. Au minimum, le lecteur disposera à l’origine de 16 pages de textes et gravures, dans un format utile de 280/320 mm. Le tirage est alors de 13.000 exemplaires en 1843, avec des variations entre un minimum de 12.000 en 1847 et des pointes à 24.000 en 1855 ou 35.000 en 1848.
DE 1875 A 1886
De 1875 à 1886, il n’y a toujours pas de couverture distincte mais la vue de Paris, inchangée pendant trois décennies, passe à la trappe pour être remplacée par une gravure qui renvoie à l’article le plus important de l’hebdomadaire. Outre un papier de meilleure qualité, la gravure occupe davantage d’espace, avec les toutes premières pleines pages, voire doubles pages. 1884 voit la publication des premières pages en couleur, avec 4 lithographies. Autre nouveauté, la réalisation de gravures d’après des photographies, qui était apparue pour la première fois dans le n° 7 mai 1853. Le procédé pas totalement au point suscitera quelques critiques des lecteurs et sera provisoirement abandonné. C’est dans cette période (fin 1880) que L’Illustration installe rue Saint-Georges ses bureaux (rédaction et administration) et ses ateliers (dessin, gravure, imprimerie). Auguste Marc, directeur de 1860 à 1886, fait paraître le premier numéro spécial de printemps, dédié au salon de peinture (3 mai 1884). Son fils et successeur, Lucien Marc, directeur de 1886 à 1903 est à l’origine du premier numéro de Noël (4 décembre 1886), avec 6 planches d’illustrations en couleur.
DE 1887 A 1929
A partir de 1887 et jusqu’en 1929, l’hebdomadaire revêt une véritable couverture : papier distinct, d’un grammage plus élevé, couleur variable et adoption du titre disposé en arc de cercle, souligné par les formules Journal universel et Hebdomadaire. Curieusement, sauf pour quelques numéros exceptionnels, la couverture ne mentionne que des informations techniques (n°, date, prix, tarifs des abonnements, adresse). Le centre est occupé par un dessin représentant une plume, un crayon et l’outil du graveur, entrelacés et réunis par un ruban. Il deviendra la marque de l’Illustration et de la maison d’édition qui publiera par la suite une série d’albums et d’ouvrages d’art. Il faudra attendre 1930 pour que la couverture de L’Illustration s’orne ... d’une illustration en rapport avec l’actualité. Mais, l’Illustration étant alors essentiellement diffusée par abonnement, l’aspect de la couverture était considéré comme secondaire. Le format croît de quelques millimètres et la pagination moyenne reste à 16 pages, soit 832 pages pour une année complète.
La publicité qui se cantonnait au maximum à une page d’annonces voit son volume quintupler en 1886 puis doubler encore à la fin du XIXè siècle. Elle occupe des pages spéciales et se loge dans les 2ème, 3ème et 4ème de couverture. A côté de « petites réclames », on voit apparaître des pleines pages, en noir et blanc et quelquefois en couleur. Leur numérotation figure en chiffres romains. C’est le moment où la gravure sur bois commence à disparaître pour laisser place à la photographie, y compris en couleur. Entre les deux procédés, on est passé par l’étape de la première photo retouchée, appliquée directement et gravée sur le bois. C’est la célèbre image de la garde-barrière publiée le 25 juillet 1887.
Avec l’arrivée de René Baschet à la direction en 1904, L’Illustration va atteindre à la fois des records de tirage et le summum dans la qualité graphique, au point d’acquérir une renommé mondiale. Les numéros de Noël deviennent de véritables chefs d’œuvre, dont la préparation – fabrication demande une année entière de travail. Pages hors-texte, gravures couleur contrecollée, impression toute en couleur, brochage manuel. Le premier numéro spécial Salon de l’automobile sort le 8 octobre 1921 et celui consacré à l’aviation le 13 décembre 1924. Des suppléments avaient déjà fait leur apparition comme L’Illustration théâtrale, puis La petite Illustration qui publie romans, pièces de théâtre ou encore la Petite Illustration cinématographique, « publiant les grandes actualités de l’écran ». On peut y ajouter, à partir de 1919 L’Illustration économique et financière. Le tirage utile (on dirait aujourd’hui la diffusion) décolle avec 32.000 exemplaires en 1890 (dont 24.000 abonnés), 52.000 en 1900 (40.000 abonnés). La barre des 100.000 est franchie en 1910.
Pendant la Grande guerre, on atteint les 250.000 exemplaires (130.000 abonnés). Dans les années 1920, les chiffres s’assagissent pour se situer entre 170.000 et 200.000 exemplaires. Quelques numéros exceptionnels battent cependant des records, comme les Fêtes de la victoire (juillet 1919, 386.000 exemplaires) ou les numéros consacrés aux « grands disparus » comme Foch en 1929 (650.000 exemplaires). Les numéros de Noël qui s’écoulaient à 100.000 exemplaires en 1905, grimpent à 148.000 en 1911 et à 260.000 en 1929. Dans son livre, L’Illustration (1843-1944), vie et mort d’un journal (éd. Privat, 1987), Jean-Noël Marchandiau a donné les chiffres détaillés du tirage, année par année... De quoi relativiser les formules « rares », « très rares », que l’on trouve chez certains vendeurs.
DE 1930 A 1938
A partir de 1930, une révolution s’opère sur la couverture : l’immuable image des outils du graveur, au terme de 33 ans de bons et loyaux services, passe à la trappe au profit d’une grande photographie d’actualité, avec une légère modification du graphisme du titre, toujours en arc de cercle. Finie la mention Journal universel. Le format est légèrement réduit pour se plier aux contraintes techniques des nouvelles machines. Un très long article explique d’ailleurs aux lecteurs le pourquoi de cette « révolution ». En 1931, la couverture est à nouveau légèrement remaniée, ave changement de qualité du papier. L’inauguration de l’imprimerie de Bobigny en 1933, avec la désaffection de celles de la rue Saint-Georges et de Saint-Mandé, donne à « l’empire Baschet » des capacités de production exceptionnelles, en volume et en qualité.
DE 1938 A 1944
En 1938, enfin, pour répondre à la concurrence de revues nouvelles au style plus dynamique comme Match, et alors que sa diffusion commence à s’éroder sérieusement, l’Illustration refond sa mise en page et sa couverture. Tout en conservant la photo qui occupe l’essentiel de la une, le titre au graphisme revu, s’inscrit désormais à l’horizontale, dans un bandeau de couleur (rouge, violet, vert). Sous la photo ou à sa gauche, figurent quelques titres d’articles. C’est désormais sous cette « livrée » que paraîtra L’Illustration, jusqu’à sa disparition, avec le n° 5292-5293. France-Illustration, à l’automne 1945, ira jusqu’à reprendre le graphisme de cette couverture et copiera, dans un premier temps la maquette de L’Illustration, avant de la modifier à plusieurs reprises et de réduire le format.
DE 1843 A 1875
Entre 1843 et 1875, il n’y a pas de couverture distinctive. La Une s’ouvre directement sur le titre L’Illustration, avec en dessous la formule Journal universel, le tout surmontant une image invariable de Paris (un pont sur la Seine). Suivent les informations pratiques (tarifs d’abonnement, adresse, n° du fascicule et du volume). On y trouve aussi un sommaire. Au minimum, le lecteur disposera à l’origine de 16 pages de textes et gravures, dans un format utile de 280/320 mm. Le tirage est alors de 13.000 exemplaires en 1843, avec des variations entre un minimum de 12.000 en 1847 et des pointes à 24.000 en 1855 ou 35.000 en 1848.
DE 1875 A 1886
De 1875 à 1886, il n’y a toujours pas de couverture distincte mais la vue de Paris, inchangée pendant trois décennies, passe à la trappe pour être remplacée par une gravure qui renvoie à l’article le plus important de l’hebdomadaire. Outre un papier de meilleure qualité, la gravure occupe davantage d’espace, avec les toutes premières pleines pages, voire doubles pages. 1884 voit la publication des premières pages en couleur, avec 4 lithographies. Autre nouveauté, la réalisation de gravures d’après des photographies, qui était apparue pour la première fois dans le n° 7 mai 1853. Le procédé pas totalement au point suscitera quelques critiques des lecteurs et sera provisoirement abandonné. C’est dans cette période (fin 1880) que L’Illustration installe rue Saint-Georges ses bureaux (rédaction et administration) et ses ateliers (dessin, gravure, imprimerie). Auguste Marc, directeur de 1860 à 1886, fait paraître le premier numéro spécial de printemps, dédié au salon de peinture (3 mai 1884). Son fils et successeur, Lucien Marc, directeur de 1886 à 1903 est à l’origine du premier numéro de Noël (4 décembre 1886), avec 6 planches d’illustrations en couleur.
DE 1887 A 1929
A partir de 1887 et jusqu’en 1929, l’hebdomadaire revêt une véritable couverture : papier distinct, d’un grammage plus élevé, couleur variable et adoption du titre disposé en arc de cercle, souligné par les formules Journal universel et Hebdomadaire. Curieusement, sauf pour quelques numéros exceptionnels, la couverture ne mentionne que des informations techniques (n°, date, prix, tarifs des abonnements, adresse). Le centre est occupé par un dessin représentant une plume, un crayon et l’outil du graveur, entrelacés et réunis par un ruban. Il deviendra la marque de l’Illustration et de la maison d’édition qui publiera par la suite une série d’albums et d’ouvrages d’art. Il faudra attendre 1930 pour que la couverture de L’Illustration s’orne ... d’une illustration en rapport avec l’actualité. Mais, l’Illustration étant alors essentiellement diffusée par abonnement, l’aspect de la couverture était considéré comme secondaire. Le format croît de quelques millimètres et la pagination moyenne reste à 16 pages, soit 832 pages pour une année complète.
La publicité qui se cantonnait au maximum à une page d’annonces voit son volume quintupler en 1886 puis doubler encore à la fin du XIXè siècle. Elle occupe des pages spéciales et se loge dans les 2ème, 3ème et 4ème de couverture. A côté de « petites réclames », on voit apparaître des pleines pages, en noir et blanc et quelquefois en couleur. Leur numérotation figure en chiffres romains. C’est le moment où la gravure sur bois commence à disparaître pour laisser place à la photographie, y compris en couleur. Entre les deux procédés, on est passé par l’étape de la première photo retouchée, appliquée directement et gravée sur le bois. C’est la célèbre image de la garde-barrière publiée le 25 juillet 1887.
Avec l’arrivée de René Baschet à la direction en 1904, L’Illustration va atteindre à la fois des records de tirage et le summum dans la qualité graphique, au point d’acquérir une renommé mondiale. Les numéros de Noël deviennent de véritables chefs d’œuvre, dont la préparation – fabrication demande une année entière de travail. Pages hors-texte, gravures couleur contrecollée, impression toute en couleur, brochage manuel. Le premier numéro spécial Salon de l’automobile sort le 8 octobre 1921 et celui consacré à l’aviation le 13 décembre 1924. Des suppléments avaient déjà fait leur apparition comme L’Illustration théâtrale, puis La petite Illustration qui publie romans, pièces de théâtre ou encore la Petite Illustration cinématographique, « publiant les grandes actualités de l’écran ». On peut y ajouter, à partir de 1919 L’Illustration économique et financière. Le tirage utile (on dirait aujourd’hui la diffusion) décolle avec 32.000 exemplaires en 1890 (dont 24.000 abonnés), 52.000 en 1900 (40.000 abonnés). La barre des 100.000 est franchie en 1910.
Pendant la Grande guerre, on atteint les 250.000 exemplaires (130.000 abonnés). Dans les années 1920, les chiffres s’assagissent pour se situer entre 170.000 et 200.000 exemplaires. Quelques numéros exceptionnels battent cependant des records, comme les Fêtes de la victoire (juillet 1919, 386.000 exemplaires) ou les numéros consacrés aux « grands disparus » comme Foch en 1929 (650.000 exemplaires). Les numéros de Noël qui s’écoulaient à 100.000 exemplaires en 1905, grimpent à 148.000 en 1911 et à 260.000 en 1929. Dans son livre, L’Illustration (1843-1944), vie et mort d’un journal (éd. Privat, 1987), Jean-Noël Marchandiau a donné les chiffres détaillés du tirage, année par année... De quoi relativiser les formules « rares », « très rares », que l’on trouve chez certains vendeurs.
DE 1930 A 1938
A partir de 1930, une révolution s’opère sur la couverture : l’immuable image des outils du graveur, au terme de 33 ans de bons et loyaux services, passe à la trappe au profit d’une grande photographie d’actualité, avec une légère modification du graphisme du titre, toujours en arc de cercle. Finie la mention Journal universel. Le format est légèrement réduit pour se plier aux contraintes techniques des nouvelles machines. Un très long article explique d’ailleurs aux lecteurs le pourquoi de cette « révolution ». En 1931, la couverture est à nouveau légèrement remaniée, ave changement de qualité du papier. L’inauguration de l’imprimerie de Bobigny en 1933, avec la désaffection de celles de la rue Saint-Georges et de Saint-Mandé, donne à « l’empire Baschet » des capacités de production exceptionnelles, en volume et en qualité.
DE 1938 A 1944
En 1938, enfin, pour répondre à la concurrence de revues nouvelles au style plus dynamique comme Match, et alors que sa diffusion commence à s’éroder sérieusement, l’Illustration refond sa mise en page et sa couverture. Tout en conservant la photo qui occupe l’essentiel de la une, le titre au graphisme revu, s’inscrit désormais à l’horizontale, dans un bandeau de couleur (rouge, violet, vert). Sous la photo ou à sa gauche, figurent quelques titres d’articles. C’est désormais sous cette « livrée » que paraîtra L’Illustration, jusqu’à sa disparition, avec le n° 5292-5293. France-Illustration, à l’automne 1945, ira jusqu’à reprendre le graphisme de cette couverture et copiera, dans un premier temps la maquette de L’Illustration, avant de la modifier à plusieurs reprises et de réduire le format.
Achat d'un fascicule : conseils
Le prix
Compte tenu des tirages plus ou moins importants, les prix sont variables. Pour faire simple, un numéro des années 1850 ou 1880 est vraiment plus « rare » que l’exemplaire consacré à la mort de Clémenceau ou à l’inauguration de Bobigny, dont les tirages ont dépassé les 300 ou 400.000 exemplaires. Même dans les années ultimes, le tirage de L’IIlustration est toujours resté supérieur à 100.000 exemplaires. Donc, ne pas s‘emballer et se poser la question : le prix demandé est-il justifié ? En fréquentant les boutiques spécialisées, les sites de livres anciens (Abebooks, Livres-rares books…) ou les sites d’enchères comme Ebay, on arrive facilement à entrevoir les fourchettes de prix « raisonnables ». Proposer à 120 euros un exemplaire de 1912, même s’il est consacré au naufrage du Titanic, semble quelque peu démesuré.
L’état
Y a-t- il la couverture ? (à partir de 1887) ? Dans quel état est-elle ? Rousseurs ou pas à l’intérieur? Déchirures ? Pliures ? Taches ? Exemplaire débroché ? Agrafes rouillées.
La pagination est-elle complète? Ce qui veut dire :
Vérifier la pagination en se souvenant qu’elle se faisait en continue de janvier à juin puis de juillet à décembre pour la reliure en 2 volumes semestriels (1843-1929) puis de janvier à avril, de mai à août et de septembre à décembre pour la reliure en 3 volumes quadrimestriels (1930 - 1941) avant de redevenir semestriel (1942-1944).
Vérifier très attentivement la présence des gravures hors texte, souvent contrecollées ou "remmargées" mais non paginées. Trop de numéros ont été mutilés en leur enlevant telle ou telles gravures que l’on a ensuite fait encadrer. Les numéros les plus « sensibles » sont évidemment ceux de Noël, de l’automobile, de l’aéronautique (les dessins de Géo Ham sont très appréciés des amateurs), les salons de peintures. Plus généralement tous les types de numéros spéciaux (voir la rubrique qui leur est consacrée) sont à examiner avec précaution. La présence de hors texte est toujours mentionnée quelque part dans le numéro (« nos gravures ») et elle était souvent annoncée dans le n° précédent.
Vérifier non moins attentivement la présence de toutes les publicités. Là aussi beaucoup de numéros ont été mutilés par des amateurs de certaines publicités. Certains collectionnent les publicités Nestlé, d’autres celles pour parfums, pour automobiles. Dans les années 1920 et 1930, la qualité graphique de ces pages publicitaires fait qu’elles sont recherchées. Les pages publicitaires étant en début et en fin de numéros, il suffit de vérifier leur numérotation (elle est en chiffres romains). Sur un site comme Ebay, on propose souvent des « Affiches de L’Illustration » qui ne sont en fait que des pages de publicité extraites de la revue. Il y aurait sans doute beaucoup à redire sur le prix parfois demandé.
Vérifier que les pages ne sont pas collées. Un long séjour dans une cave ou dans un grenier, avec un excès d’humidité, peuvent suffire à coller les pages entre elles. Il en est de même lorsque le numéro a voyagé d’une brocante en plein air à une autre et qu’il a plu. C’est souvent le cas pour les fascicules publiés dans les décennies 1920-1940. Pour les numéros publiés entre 1942 et 1944, la qualité du papier étant de plus en plus médiocre, cette vérification doit être approfondie. Pour décoller des pages, un truc simple de bouquiniste : faire rouler lentement un crayon entre les pages. Cela marche, à condition que les pages ne soient pas totalement plaquées l’une sur l’autre.
Vérifier éventuellement, si le prix demandé semble élevé, que l’on est bien dans une catégorie de numéros très rares (on trouvera par ailleurs un articles sur les raretés des années 1939-1944).
Beaucoup de vérifications, mais c’est ce qui va faire ou pas le prix du numéro. Et puis ne pas hésiter à acheter par lot. Il revient moins cher d’acheter un lot de 15 n° proposé à 50 ou 60 euros que d’acheter à l’unité les mêmes fascicules à 6 ou 7 euros l’exemplaire. Quant aux doublons que l’on pourrait posséder, il doit bien se trouver quelqu’un qui les recherche.
Compte tenu des tirages plus ou moins importants, les prix sont variables. Pour faire simple, un numéro des années 1850 ou 1880 est vraiment plus « rare » que l’exemplaire consacré à la mort de Clémenceau ou à l’inauguration de Bobigny, dont les tirages ont dépassé les 300 ou 400.000 exemplaires. Même dans les années ultimes, le tirage de L’IIlustration est toujours resté supérieur à 100.000 exemplaires. Donc, ne pas s‘emballer et se poser la question : le prix demandé est-il justifié ? En fréquentant les boutiques spécialisées, les sites de livres anciens (Abebooks, Livres-rares books…) ou les sites d’enchères comme Ebay, on arrive facilement à entrevoir les fourchettes de prix « raisonnables ». Proposer à 120 euros un exemplaire de 1912, même s’il est consacré au naufrage du Titanic, semble quelque peu démesuré.
L’état
Y a-t- il la couverture ? (à partir de 1887) ? Dans quel état est-elle ? Rousseurs ou pas à l’intérieur? Déchirures ? Pliures ? Taches ? Exemplaire débroché ? Agrafes rouillées.
La pagination est-elle complète? Ce qui veut dire :
Vérifier la pagination en se souvenant qu’elle se faisait en continue de janvier à juin puis de juillet à décembre pour la reliure en 2 volumes semestriels (1843-1929) puis de janvier à avril, de mai à août et de septembre à décembre pour la reliure en 3 volumes quadrimestriels (1930 - 1941) avant de redevenir semestriel (1942-1944).
Vérifier très attentivement la présence des gravures hors texte, souvent contrecollées ou "remmargées" mais non paginées. Trop de numéros ont été mutilés en leur enlevant telle ou telles gravures que l’on a ensuite fait encadrer. Les numéros les plus « sensibles » sont évidemment ceux de Noël, de l’automobile, de l’aéronautique (les dessins de Géo Ham sont très appréciés des amateurs), les salons de peintures. Plus généralement tous les types de numéros spéciaux (voir la rubrique qui leur est consacrée) sont à examiner avec précaution. La présence de hors texte est toujours mentionnée quelque part dans le numéro (« nos gravures ») et elle était souvent annoncée dans le n° précédent.
Vérifier non moins attentivement la présence de toutes les publicités. Là aussi beaucoup de numéros ont été mutilés par des amateurs de certaines publicités. Certains collectionnent les publicités Nestlé, d’autres celles pour parfums, pour automobiles. Dans les années 1920 et 1930, la qualité graphique de ces pages publicitaires fait qu’elles sont recherchées. Les pages publicitaires étant en début et en fin de numéros, il suffit de vérifier leur numérotation (elle est en chiffres romains). Sur un site comme Ebay, on propose souvent des « Affiches de L’Illustration » qui ne sont en fait que des pages de publicité extraites de la revue. Il y aurait sans doute beaucoup à redire sur le prix parfois demandé.
Vérifier que les pages ne sont pas collées. Un long séjour dans une cave ou dans un grenier, avec un excès d’humidité, peuvent suffire à coller les pages entre elles. Il en est de même lorsque le numéro a voyagé d’une brocante en plein air à une autre et qu’il a plu. C’est souvent le cas pour les fascicules publiés dans les décennies 1920-1940. Pour les numéros publiés entre 1942 et 1944, la qualité du papier étant de plus en plus médiocre, cette vérification doit être approfondie. Pour décoller des pages, un truc simple de bouquiniste : faire rouler lentement un crayon entre les pages. Cela marche, à condition que les pages ne soient pas totalement plaquées l’une sur l’autre.
Vérifier éventuellement, si le prix demandé semble élevé, que l’on est bien dans une catégorie de numéros très rares (on trouvera par ailleurs un articles sur les raretés des années 1939-1944).
Beaucoup de vérifications, mais c’est ce qui va faire ou pas le prix du numéro. Et puis ne pas hésiter à acheter par lot. Il revient moins cher d’acheter un lot de 15 n° proposé à 50 ou 60 euros que d’acheter à l’unité les mêmes fascicules à 6 ou 7 euros l’exemplaire. Quant aux doublons que l’on pourrait posséder, il doit bien se trouver quelqu’un qui les recherche.
Quelques pistes de collections
Rares sont les collectionneurs qui envisagent de se constituer la collection complète des fascicules. En revanche, nombreux sont ceux qui préfèrent constituer une collection par thèmes ou par périodes. Voici quelques pistes qui correspondent à quelques grandes familles de collectionneurs.
Une période précise
Les grands classiques sont la Première guerre mondiale (août 1914 à novembre 1918, voire décembre 1919) que l’on trouve souvent en version reliée en 11 volumes. Dans les fascicules, ne pas oublier de vérifier les hors textes nombreux (portraits des généraux, des dirigeants politiques), les pages en couleur (grands tableaux représentant des scènes de combats) et la présence du fameux Tableau d’honneur des combattants qui était joint à L’Illustration mais non broché. Autre période collectionnée, la Seconde guerre mondiale (septembre 1939 à août 1944, date de la disparition de l’Illustration). Il y a pour cette période de véritables raretés (voir l’article qui leur est consacré) comme les éditions de Bordeaux et de Clermont-Ferrand (juin à septembre 1940) et même des numéros introuvables tels que celui du 15 juin 1940 (n°5076) ou encore l’ultime numéro imprimé mais à peine diffusé (n° 5292-5293). On peut évidemment envisager tout autre type de périodes (Les premières années de L’Illustration, L’Illustration sous le Second Empire…).
Jean Paul Perrin
Une période précise
Les grands classiques sont la Première guerre mondiale (août 1914 à novembre 1918, voire décembre 1919) que l’on trouve souvent en version reliée en 11 volumes. Dans les fascicules, ne pas oublier de vérifier les hors textes nombreux (portraits des généraux, des dirigeants politiques), les pages en couleur (grands tableaux représentant des scènes de combats) et la présence du fameux Tableau d’honneur des combattants qui était joint à L’Illustration mais non broché. Autre période collectionnée, la Seconde guerre mondiale (septembre 1939 à août 1944, date de la disparition de l’Illustration). Il y a pour cette période de véritables raretés (voir l’article qui leur est consacré) comme les éditions de Bordeaux et de Clermont-Ferrand (juin à septembre 1940) et même des numéros introuvables tels que celui du 15 juin 1940 (n°5076) ou encore l’ultime numéro imprimé mais à peine diffusé (n° 5292-5293). On peut évidemment envisager tout autre type de périodes (Les premières années de L’Illustration, L’Illustration sous le Second Empire…).
Jean Paul Perrin