HAENEN Frédéric de (1853-1928) Actif : 1888-1923
Pistes d'apprentissage pour conduire les fiacres électriques à Aubervilliers, dessin de Haenen, 1898.
Originaire des Pays-Bas, où il est né à Utrecht, Frédéric de Haenen est un des principaux dessinateurs qui ont accompagné L’Illustration pendant plus de trente ans. On y retrouve ses nombreuses productions, souvent en pleine page ou en double page, entre 1888 et 1923. Il a également illustré le roman d’André Savignon, le Secret des eaux, publié dans L’Illustration, en juillet – août 1923. Pendant le long séjour qu’il accomplit en Angleterre de 1900 à 1918, il collabora à Graphic ainsi qu’à The Illustrated London News. Dans ses souvenirs (L’Illustration, n° 4713, 1er juillet 1933), Ernest Clair-Guyot évoque la répartition du travail entre les dessinateurs auxquels on confiait selon leur habileté les résultats d’un reportage : « Nous montions en fiacre (avec Auguste Marc, directeur de L’Illustration) et nous commencions nos journées en allant chez nos collaborateurs. Emile Bayard habitait rue Notre-Dame des Champs, cela allait encore. Mais De Haenen qui aimait la tranquillité était allé se loger rue Thiboumery, dans le quartier de Vaugirard, à cette époque composé de rares maisons éparses au milieu de jardins, de champs de blé et d’avoine. C’était presque un voyage, à tel point que lorsque De Haenen avait à rentrer chez lui un peu tard dans la nuit, il était obligé de prendre deux fiacres, un qui le conduisait jusqu’à la gare Montparnasse, et le second, de la gare Montparnasse à son domicile. A chacun de ces artistes, nous donnions le bois pour la page ou la demi-page qu’il avait à faire et je remettais les croquis nécessaires au dessin, en les complétant d’explications verbales et même, si besoin, de croquis supplémentaires ».
Comme Sabattier, autre grande signature de L’Illustration, Frédéric de Haenen a été aussi reporter. En 1888, il est envoyé à Berlin, à l’occasion des funérailles de l’empereur Guillaume Ier. Deux ans plus tard, il est en Hollande pour "Les obsèques du roi", avec un dessin en double page publié le 13 décembre 1890. En 1895 Lucien Marc fait de lui un « envoyé spécial » à Madagascar pour y couvrir les « événements ». Il a été par ailleurs sollicité pour le numéro de Noël 1892, pour lequel il réalise, outre la une en couleur, une cinquantaine d’illustrations pour un texte de Félix Dubois, "Noël en terre sainte". 16 d’entre elles sont en couleur dont 4 en pleine page. Après la Grande guerre, Frédéric de Haenen revient en France pour s’installer en Bretagne. Il y peint de nombreuses scènes de la vie familière, donnant aussi des images des pêcheurs ou des Pardons.
Armée abyssine du Négus Ménélik II, dessin de Haenen, 1896.
HARDY Dudley (15/01/1865-11/08/1923)
D’origine britannique, Dudley Hardy est né à Sheffield où son père était peintre de marines. Son enfance et ses études se passent à Düsseldorf, avant Anvers et Paris, en 1884 et 1885. Il subit l’influence de l’affichiste Chéret et devient un des grands noms de l’affiche dans son pays natal. En 1897, il est membre de la Royal Academy où il expose ses toiles. Il collabore à plusieurs grands titres britanniques de la presse illustrée, comme The illustrated London News ou The Graphic. C’est ce qui explique que plusieurs de ses œuvres se retrouvent occasionnellement dans L’Illustration. Le 14 janvier 1888, il signe ainsi un dessin sur la translation des restes de Napoléon III et du Prince impérial de Chiselhurst à Farnborough, gravé par Adrien Bellenger.
HEINS A. Actif: 1890
Correspondant de L’Illustration en Belgique, A. Heins a donné une série de dessins sur "Les fêtes jubilaires de la Belgique à Bruxelles", publiés dans le numéro du 26 juillet 1890. Il s’intéresse aussi aux "Funérailles du prince Baudoin" à Bruxelles (7 février 1891) et aux "Fêtes de la chevalerie à Bruxelles" (1er août 1891). En 1893, il illustre "Les troubles en Belgique", à la une de L’Illustration (22 avril).
Dates de naissance et de décès non connues.
Dates de naissance et de décès non connues.
HENRIOT (MAIGROT Henri, dit) (13/01/1857-10/08/1933) Actif : 1890-1933
Emile Henriot chez lui à Paris, 1930.
Né à Toulouse, Henriot est décédé à Nesles-la-Vallée (alors Seine-et-Oise), au terme que 40 ans de collaboration à L’Illustration. C’est en 1880 que le futur Henriot s’installe à Paris pour y terminer ses études de droits et entamer une carrière dans la haute administration, comme attaché au cabinet du sous secrétaire d’état à l’Intérieur, Constans, son ancien professeur à la faculté. Henriot aurait pu devenir sous-préfet. Mais celui qui dessine depuis l’âge de trois ans envisage un tout autre destin : la vie d’artiste. Il délaisse progressivement le droit, avec une carrière toute tracée, pour le dessin en illustrant Petites Cardinales de Ludovic Halévy.
Dessin humoristique d' Henriot en 1907 : Désarmement
A la demande de Pierre Véron qui doit remplacer Cham, décédé quelques mois plus tôt, il donne ainsi ses premiers Croquis du dimanche au Charivari où il signe alors sous le pseudonyme de Pit. Il en deviendra même le directeur en 1890. Il dessine aussi pour les Annales, Le Boulevardier ou Le Journal amusant. Remarqué par Lucien Marc, qu’il a rencontré au cours d’un dîner chez Edouard Pailleron, il commence cette même année sa collaboration à L’Illustration où il est chargé de remplacer Draner. Sa Semaine comique, inaugurée le 1er février 1890, dure jusqu’au n° 4.725 du 23 septembre 1933, soit plus d’un mois après sa disparition. En 1895, dans le numéro de Noël, il rédige et illustre une Revue comique de l’année. En 1931, pour célébrer ses 40 ans de collaboration à L’Illustration, un album rétrospectif, Mille et un dessins d’Henriot, avait été publié. Dans l’article d’hommage (n°4.720 du 19 août 1933), on peut lire : « Un sourire s’est éteint. Et ce sourire d’Henriot, jamais agressif, même dans l’ironie, la leçon de bon sens où la pédanterie, ni l’esprit chagrin ne trouvaient place, n’est point de ceux qu’on oublie ».
Caricature d' Henriot sur la grippe espagnole, 1918
Quant à Francis Carco (Les humoristes), il évoque « Henriot qui sait s’adapter à une époque, sans concéder le moins du monde à sa tradition personnelle ». Pour lui succéder, L’Illustration fit appel à Cami, à partir du n°4.726, daté du 30 septembre 1933, avec sa Semaine camique qui dure jusqu’en 1939, avant de réapparaître après guerre dans France Illustration. Henriot était le père de l’écrivain, critique littéraire et académicien Emile Henriot (1889-1961).
A consulter : GALIC, Robert. Les dessins de Henri Henriot dans L’Illustration et l’histoire de la première guerre mondiale, éd. Amalthée, 2008. 348 p, ill. n-b, index)
A consulter : GALIC, Robert. Les dessins de Henri Henriot dans L’Illustration et l’histoire de la première guerre mondiale, éd. Amalthée, 2008. 348 p, ill. n-b, index)
HOFFBAUER Joseph (1840-1922) Actif : 1904 et 1911
Joseph Hoffbauer, a conjugué des talents de dessinateur, d’architecte et d’archéologue, d’une rare érudition. Très attaché à Paris, il avait commencé en 1867-1868 par en fixer les aspects, avec une série d’aquarelles, montrant les quartiers et les rues avant et après les travaux conduits sous la houlette du baron Haussmann. Il était alors au service des architectes Niel et Mangin. C’est ce qui devait faire naître sa vocation pour l’étude de l’urbanisme comparé, en restituant avec exactitude les aspects des quartiers de la capitale et des monuments, des origines à nos jours. Entre 1879 et 1884, il élabore un véritable « chronorama » de la capitale. A partir de 1885, il poursuit son travail en peignant une série de toiles représentant Paris à diverses époques, en y mêlant des épisodes historiques tels que la prise de la Bastille. On lui doit aussi des reconstitutions sur le même principe, de la Rome antique ou de Pompéi. L’Illustration a publié "La résurrection de Pompéi" dans son numéro de Noël 1904 (le premier réalisé sous la direction de René Baschet) et une "Restitution du Forum", dans celui de Noël 1911.
Les dernières années de sa vie, Joseph Hoffbauer les a consacrées à la reproduction de la Cité en 1528, l’année où venaient d’être achevés la Cour des Comptes et le pont de Notre-Dame. Il avait opté pour la représentation en relief de l’ensemble, à l’échelle 2/1000ème. Dans sa nécrologie (n°4.159 du 18 novembre 1922), il est décrit comme « un homme qui n’a jamais recherché les récompenses et les honneurs (à qui) son titre de membre de la commission du vieux Paris suffisait ».
Joseph Hoffbauer est décédé le 28 octobre 1922.
Jean Paul Perrin
Les dernières années de sa vie, Joseph Hoffbauer les a consacrées à la reproduction de la Cité en 1528, l’année où venaient d’être achevés la Cour des Comptes et le pont de Notre-Dame. Il avait opté pour la représentation en relief de l’ensemble, à l’échelle 2/1000ème. Dans sa nécrologie (n°4.159 du 18 novembre 1922), il est décrit comme « un homme qui n’a jamais recherché les récompenses et les honneurs (à qui) son titre de membre de la commission du vieux Paris suffisait ».
Joseph Hoffbauer est décédé le 28 octobre 1922.
Jean Paul Perrin