IACOVLEFF Alexandre (13/06/1887-12/05/1938) Actif : 1933
Le peintre et dessinateur Alexandre Iacovleff est né à Saint-Petersbourg, dans une famille d’officiers. Il a été élève de Dimitri Kardovski à l’Académie impériale des Beaux Arts. Mobilisé en 1914, il quitte la Russie au moment de la révolution d’octobre, passant par la Mongolie, la Chine et le Japon, avant de s’installer finalement à Paris. Il se lie d’amitié avec le journaliste et écrivain Joseph Kessel, un habitué des milieux russes de la capitale. Sa participation à diverses expositions lui vaut alors une certaine renommée. Il fait partie des expéditions organisées par André Citroën, les fameuses croisières automobiles avec les autochenilles, d’abord en Afrique noire en 1924-1925, puis à travers l’Asie en 1931-1932. Sa mission consiste à fixer « par le crayon et par le pinceau » les mœurs et les coutumes indigènes étudiées lors des expéditions. Dans la lignée des grands dessinateurs qui accompagnaient les expéditions du XIXe siècle, il se fait à la fois ethnologue et anthropologue et offre une image de l'Afrique noire d'une rare intensité. Avec une sobriété réaliste, il évite dans ses portraits l'exotisme et le pittoresque. Ses séries de dessins et de peintures feront l’objet d’une publication dans des albums relatant les deux périples, notamment Dessins et peintures d’asie et Expédition Citroën 1932-1934, qui comporte une cinquantaine de planches en couleur. En 1933, il publie dans les colonnes de L’Illustration "La croisière jaune", une série de 10 dessins et peintures en couleur (3 juin 1933). Le 18 février, il avait déjà illustré un texte de Henri Omessa, "La Corse, île de beauté".
L’année suivante, il gagne les Etats-Unis pour y diriger l’école de dessin et de peinture qui fonctionne au sein du Musée des Beaux arts de Boston. De retour en France en 1937, Alexandre Iacovleff qui était sociétaire du Salon d’automne et qui avait été naturalisé français, est décédé le 12 mai 1938 à Paris, des suite d’un cancer. En 2004, le Musée des années 1930, à Boulogne-Billancourt, lui a consacré une toute première exposition rétrospective, avec 150 œuvres, sous le titre Itinérances : « Alexandre Iacovleff incarne l'artiste cosmopolite et voyageur. Ses tableaux s'inspirent de ses nombreux voyages et expéditions. L'exposition du musée des Années 30 propose plusieurs oeuvres de l'artiste, faisant ainsi découvrir l'étendue de son style très personnel, où se mêlent admiration de la Renaissance et goût de la modernité. ». Selon Le Monde « Cet observateur élégant, ce bon décorateur, n'est pas un grand peintre. C'est en revanche un témoin qu'on aurait tort de négliger. On pourrait presque rapprocher l'œuvre de Iacovleff et celle de Joseph Kessel, toutes deux marquées et bornées par une époque qui hésite entre le néoclassicisme, l'art déco et l'appel du grand large ».
A consulter : Audouin-Dubreuil, Ariane. Alexandre Iacovleff. Itinérances, éd. Somogy, 2004, 244 p.
De la Baume, Caroline Haardt. Alexandre Iacovleff : L'artiste voyageur, éd. Flammarion, 2000,160 p.
L’année suivante, il gagne les Etats-Unis pour y diriger l’école de dessin et de peinture qui fonctionne au sein du Musée des Beaux arts de Boston. De retour en France en 1937, Alexandre Iacovleff qui était sociétaire du Salon d’automne et qui avait été naturalisé français, est décédé le 12 mai 1938 à Paris, des suite d’un cancer. En 2004, le Musée des années 1930, à Boulogne-Billancourt, lui a consacré une toute première exposition rétrospective, avec 150 œuvres, sous le titre Itinérances : « Alexandre Iacovleff incarne l'artiste cosmopolite et voyageur. Ses tableaux s'inspirent de ses nombreux voyages et expéditions. L'exposition du musée des Années 30 propose plusieurs oeuvres de l'artiste, faisant ainsi découvrir l'étendue de son style très personnel, où se mêlent admiration de la Renaissance et goût de la modernité. ». Selon Le Monde « Cet observateur élégant, ce bon décorateur, n'est pas un grand peintre. C'est en revanche un témoin qu'on aurait tort de négliger. On pourrait presque rapprocher l'œuvre de Iacovleff et celle de Joseph Kessel, toutes deux marquées et bornées par une époque qui hésite entre le néoclassicisme, l'art déco et l'appel du grand large ».
A consulter : Audouin-Dubreuil, Ariane. Alexandre Iacovleff. Itinérances, éd. Somogy, 2004, 244 p.
De la Baume, Caroline Haardt. Alexandre Iacovleff : L'artiste voyageur, éd. Flammarion, 2000,160 p.
IVANOFF Serge (25/12/1893-08/02/1983) Actif : 1930-1944
Conquête de Madagascar, 1895. Aquarelle d' Ivanoff.
Serge Ivanoff est né à Moscou, dans une famille de riches marchands moscovites, qui s’est ensuite installée à Saint-Pétersbourg. A 24 ans, il entre à l’Académie de Beaux arts, alors dirigée par le Maître Braz, conservateur du musée de l’Ermitage. Il passe ensuite dans la classe du professeur Kardovsky. En 1922, ses études terminées, il choisit de quitter la Russie, afin de s’installer en France, où sa femme et ses deux enfants vivent depuis 1920. Avant de partir définitivement de son pays natal, il réalise une série de dessins montrant l’état des campagnes russes et la misère des populations, frappées par la famine, qui fait suite à la guerre civile. Dès son arrivée à Paris, il fera publier un album de 28 dessins, La famine en Russie bolchevique, édité en 1924 par la Nouvelle librairie nationale. Pour gagner sa vie, il devient illustrateur de livres et collabore à L’Illustration, à partir des années 1930. On fait appel à lui pour illustrer des reportages ou des articles de variété et il peut ainsi parcourir l’Europe, d’où il rapporte des dessins.
Plusieurs numéros de Noël renferment des oeuvres de Serge Ivanoff, notamment ceux de 1933, 1937, 1940 et 1941. Il travaille aussi pour la Petite Illustration ("L’affaire du Cornette Flaguine" en 1934 et "La conquête du Pôle Nord". Nouvelle, en 1937). Parmi ses dernières contributions à l’hebdomadaire, figurent une quinzaine d’aquarelles illustrant un article de Louis Léon-Martin sur "L’Hôtel Drouot" 1942 (21 février 1942), une série de 6 dessins en couleur en appui d’un texte de Roger Baschet sur "Les taxis" (19 septembre). Il fait à nouveau équipe avec le même auteur pour illustrer "Chez le photographe" (14 aquarelles, 31 octobre 1942).
Il n’a pas pour autant abandonné la peinture. Il se fait une renommée avec ses portraits d’ecclésiastiques (Pie XI, le cardinal Verdier sur son lit de mort, le cardinal Tisserand), de personnalités du monde artistique (Arthur Honegger, Serge Lifar, Edwige Feuillère, Yvette Chauviré) ou du monde politique. En 1951, il s’installe aux Etats-Unis, dont il est fait citoyen d’honneur. Il y conforte sa réputation de peintre portraitiste en réalisant des tableaux pour de nombreux notables américains. Dans les années 1960, il retourne définitivement en France et installe son atelier au 80 de la Rue Taitbout, à Paris. Affilié à la Société des indépendants depuis 1942, il expose régulièrement à ses différents Salons, ce qui lui vaut de recevoir la médaille d’or du Salon 1966, des mains d’André Malraux, ministre de la culture du général de Gaulle, pour son tableau Les menaces.
Jean Paul Perrin
Plusieurs numéros de Noël renferment des oeuvres de Serge Ivanoff, notamment ceux de 1933, 1937, 1940 et 1941. Il travaille aussi pour la Petite Illustration ("L’affaire du Cornette Flaguine" en 1934 et "La conquête du Pôle Nord". Nouvelle, en 1937). Parmi ses dernières contributions à l’hebdomadaire, figurent une quinzaine d’aquarelles illustrant un article de Louis Léon-Martin sur "L’Hôtel Drouot" 1942 (21 février 1942), une série de 6 dessins en couleur en appui d’un texte de Roger Baschet sur "Les taxis" (19 septembre). Il fait à nouveau équipe avec le même auteur pour illustrer "Chez le photographe" (14 aquarelles, 31 octobre 1942).
Il n’a pas pour autant abandonné la peinture. Il se fait une renommée avec ses portraits d’ecclésiastiques (Pie XI, le cardinal Verdier sur son lit de mort, le cardinal Tisserand), de personnalités du monde artistique (Arthur Honegger, Serge Lifar, Edwige Feuillère, Yvette Chauviré) ou du monde politique. En 1951, il s’installe aux Etats-Unis, dont il est fait citoyen d’honneur. Il y conforte sa réputation de peintre portraitiste en réalisant des tableaux pour de nombreux notables américains. Dans les années 1960, il retourne définitivement en France et installe son atelier au 80 de la Rue Taitbout, à Paris. Affilié à la Société des indépendants depuis 1942, il expose régulièrement à ses différents Salons, ce qui lui vaut de recevoir la médaille d’or du Salon 1966, des mains d’André Malraux, ministre de la culture du général de Gaulle, pour son tableau Les menaces.
Jean Paul Perrin